La défense de son logement social mène parfois quelques élus à des arguments *audacieux*. Ainsi, dans Le Point , l'élue UMP du 20e Nathalie Fanfant estime qu'il faut gagner au minimum 10.000 euros par mois pour pouvoir se loger dans le privé. Ou plutôt que les élus, pour ne pas habiter dans des HLM, doivent gagner plus de 10.000 euros.
Alors qu'elle-même habite un HLM du 19e arrondissement, Nathalie Fanfant, visiblement énervée, a donc cette phrase auprès du Point :
"Me priver de mon appartement reviendrait à interdire la politique à toutes les personnes gagnant moins de 10.000 euros par mois.
"
On vous refait le raisonnement de Nathalie Fanfant: selon elle, il ne faut pas interdire aux élus gagnant moins de 10.000 euros par mois d'occuper un HLM. 10.000 euros par mois étant, selon elle, la jauge limite au-dessus de laquelle il ne faut pas passer pour occuper un logement social. Et donc, indirectement, Nathalie Fanfant explique qu'il est impossible de se loger correctement à Paris en-dessous de ce montant...
Nathalie Fanfant reprend là l'un des arguments préférés de la gauche sur le sujet des élus en HLM, qui met en garde contre le "suffrage censitaire ", consistant à interdire tout logement social aux élus. Et ainsi ne permettre qu'à des "riches" de pouvoir se présenter à des élections. Sauf que, sauf que... Personne n'a jamais situé la jauge acceptable à 10.000 euros par mois.
Rappelons qu'un Conseiller de Paris, comme Nathalie Fanfant, gagne plus de 4.000 euros par mois . Cette dernière justifie également sa location d'un logement social en rappelant "la précarité d'un élu pour qui une réélection n'est jamais assurée". Rappelons que les conseillers municipaux sont élus tous les six ans.