Amédy Coulibaly, tueur présumé de Montrouge et responsable de la prise d'otages qui se déroule à Vincennes le vendredi 9 janvier, se serait rendu à l'Élysée en 2009. C'est un reportage du Parisien, daté du 15 juillet 2009 intitulé "Amedi, 27 ans, rencontre Sarkozy cet après-midi" qui présente le jeune homme. Selon nos informations, lors de cette rencontre, effectivement à l'agenda de l'Élysée, Nicolas Sarkozy a rencontré 500 jeunes choisis par leurs employeurs pour mettre en valeur les formations en alternance.
Quatre éléments tendent à confirmer l'identité d'Amédy Coulibaly. Tout d'abord, l'interview est faite à Grigny, d'où le jeune homme est originaire et où il vit à l'époque. De plus, dans l'article du quotidien, il est mentionné l'âge du jeune homme (27 ans à l'époque) correspondant aux informations diffusées par la police dans son appel à témoins. L'article du Parisien souligne également qu'il travaillerait en contrat de professionnalisation chez Coca-Cola, information confirmée par un portrait du tueur présumé réalisé par l'Obs. Enfin, dans le portrait diffusé par Libération, il est affirmé que "Coulibaly Coulibaly est le seul garçon d’une famille de 10 enfants", tout comme dans le reportage du Parisien.
Toujours selon l'Obs, à cette époque, le jeune homme commencerait à se radicaliser, ce que ses propos avant de rencontrer le chef de l'Etat de l'époque ne reflètent pas :
Cela me fait plaisir. Je ne sais pas ce que je vais lui dire. Déjà, je vais commencer par "Bonjour" ! [...] A la limite, si le président peut m'aider à me faire embaucher.
Confirmant qu'il demandera des "autographes et photos pour la famille", le jeune homme semble impressionné par cette rencontre :
Le rencontrer en vrai, c'est impressionnant. Qu'on l'aime ou pas, c'est quand même le président.
Contacté par le JDD, l'entourage de Nicolas Sarkozy, alors chef de l'État, dément toute "rencontre personnelle" entre les deux hommes en expliquant que le président de l'époque "a reçu des dirigeants de grandes entreprises engagées en faveur de l'emploi des jeunes et ces entreprises sont venues avec 500 jeunes en formation en alternance chez eux" dont ferait partie Coulibaly. Selon le portrait de l'Obs, c'est un an plus tard que Coulibaly est arrêté par les services anti-terroristes. Amédy Coulibaly a été tué lors de l'assaut du GIGN dans l'épicerie de Vincennes le vendredi 9 janvier.
Une photo de l'article du Parisien datant de cette date montre Amédi Coulibaly à l'époque, comme le révèle Louis Hausalter journaliste à Europe 1, dans un tweet.
A titre de comparaison, voici l'appel à témoins lancé par la Préfecture de Police (capture d'écran via Europe1.fr) :