WHO'S THAT BOY ? - La France doit faire plus d'efforts. Dans une interview au Figaro ce 11 mars, Pierre Moscovici, commissaire européen à l’Économie déclare : "le gouvernement français doit nous dire quelles réformes il va prendre et comment !" Rien d'exceptionnel pour le ministre des Finances Michel Sapin invité de la matinale de LCI/ Radio classique ce même jour. D'ailleurs ce que demande la Commission, dans ce plan national de réformes, est grosso modo déjà dans les cartons explique Michel Sapin : "Dans ce plan national de réformes, il y aura ce que nous avons fait, décidé, voté". Il cite les mesures du Crédit d'impôt compétitivité emploi, la loi Macron et la réforme du dialogue social. Et pour expliquer, le ministre veut revenir à des notions ... simples.
On nous demande des réformes "structurelles importantes" ? Réponse de Michel Sapin :
Personne ne comprend d'ailleurs ce qu'est une "réforme structurelle importante" ... c'est une réforme importante.
Interrogé sur les efforts à faire en matière de déficit, alors que la commission vient d'accorder un délai supplémentaire à la France. Il précise : "L'Europe a considéré que comme nous l'avions décidé nous mêmes, qu'il vaut mieux diminuer les déficits mais à un rythme qui permette de soutenir la croissance." La France doit - en effet - désormais ramener son déficit à 4% cette année, 3,4% l'an prochain et 2,8% en 2017. Soit un délai de deux ans de plus. Mais l'important n'est pas là, pour le ministre, qui tient à remettre "ces grands chiffres" à leur place :
Qu'est ce qui compte pour les Français ? Vous pensez que c'est un chiffre de déficit, un pourcentage de PIB ? Monsieur Durand [son intervieweur, ndlr], vous avez déjà rencontré un pourcentage de PIB dans la rue ? Des chômeurs, vous en avez déjà rencontré, moi aussi. La seule chose qui compte, derrière ces grands chiffres, ces pourcentages, derrière ces milliards, que personne ne peut comprendre ... derrière ça, il y a la nécessité d'avoir de l'activité économique plus importante.
Le PIB est le Produit intérieur brut, un indicateur économique important. Parler d'humain plutôt que chiffres, Michel Sapin sait faire. Ce dernier avait déjà déclaré en juin 2013 : "la courbe du chômage, ce n'est pas une courbe dont on peut tomber amoureux."