L’interview du Premier ministre dans Le Parisien de dimanche rappelle quelque chose à notre éditorialiste Olivier Duhamel.
Une du Parisien dimanche : photo de Jean-Marc Ayrault avec ses mots : Moi, usé, fatigué ? Pas du tout ! Et sur les deux pages qui suivent, ce gros titre : "Je suis favorable à un gouvernement resserré".
Un Premier ministre dont on se demande s’il va le rester et qui proclame qu’il le veut, au moins jusqu’aux élections régionales de mars 2015 et qui demande par voie de presse un nouveau gouvernement, c’est du jamais vu.
Jamais ? De cette manière, certes. Et pourtant…
> Le précédent Chaban
Les relations entre le Président Georges Pompidou et son premier Premier ministre, Jacques Chaban-Delmas, étaient tendues. De sa propre initiative, pour se renforcer, Chaban a engagé la responsabilité de son gouvernement le 24 mai 1972. Fort de ce succès, il espérait rester à Matignon, au moins jusqu’aux élections législatives de mars 1973. Mais le 5 juillet 1972, Pompidou le révoquait.
> D’une démocratie à l’autre
Naguère, dans une démocratie un peu parlementaire, Chaban a tenté de peser sur le Président par l’Assemblée. Sans succès.
Aujourd’hui, dans une démocratie largement médiatique, Ayrault tente de peser sur le Président par les médias. Avec succès ?
À voir, car aujourd’hui comme hier, notre démocratie reste avant tout présidentialiste.