Il a l'habitude de répondre à ce type de question par un évasif "c'est le choix du Président de la République". Ce 2 mars dans Le Parisien, Jean-Marc Ayrault glisse la petite phrase supplémentaire qui lui vaudra d'être repris un peu partout. Alors qu'on lui demande si l'Etat ne pourrait pas montrer l'exemple en matière de réduction des dépenses avec un gouvernement resserré, il répond :
C’est une décision qui appartient au président de la République, mais j’y suis favorable.
Et illustre son propos d'un exemple récent :
En Europe, beaucoup de gouvernements ont moins de ministres et ça ne marche pas plus mal. Le 19 février dernier, lorsque nous avons accueilli un conseil des ministres franco-allemand à l’Elysée, on a vu qu’il y avait quand même une petite différence de nombre...
- [>> lire à ce sujet ce Vrai du Faux de France info expliquant que si Angela Merkel travaille bien avec peu de ministres (une quinzaine), le système des länders rend la comparaison difficile]
Jean-Marc Ayrault rejoint donc la liste des pro "gouvernement resserré", idée entendue sur toutes les lèvres à chaque fois qu'un remaniement est évoqué. Avant lui, Laurent Fabius a par exemple plaidé en ce sens.
Mais le Premier ministre fait également comprendre dans la même interview qu'il est n'est ni "usé", ni "fatigué" et que ce remaniement pourrait très bien avoir lieu sans le concerner. Il vante ainsi ses qualités :
Vous me trouvez usé et fatigué, vous ? Pour exercer cette très lourde responsabilité, il faut de la sérénité, de la distance, ne pas se laisser influencer par les aspects secondaires et être totalement disponible. Et bien, je le suis !
Et lorsqu'on parle de lui comme d'un Premier ministre "en sursis", il balaye de la même façon :
Je ne me laisserai pas dévier de ma mission par quelque anecdote que ce soit, ni par quelques commentaires, spéculations ou fantasmes. Ça n’a aucun intérêt et ça ne m’impressionne pas !
Bref, resserrez comme bon vous chante. Mais autour de lui.