Elle a déjà accusé le PS d'avoir appelé à voter contre elle lors de la primaire marseillaise en 2013 puis dénoncé le racisme pouvant exister dans le parti. Cette fois-ci, Samia Ghali va plus loin et lie les deux : "Paris" ne voulait pas d'elle à la tête de Marseille car "'c'est une Arabe", assure-t-elle ce 28 janvier au micro de France Info.
Dans l'émission Tout et son contraire de Philippe Vandel, la sénatrice-maire revient sur la primaire d'octobre 2013 et sur sa défaite au second tour face à Patrick Mennucci, alors même qu'elle menait de près de mille voix au premier tour. Comme à l'époque , elle commence par accuser Matignon, dirigé alors par Jean-Marc Ayrault, d'avoir tout fait pour la voir perdre :
"Je suis arrivée en tête dans les primaires avec plus de 1000 voix d’avance au premier tour. Derrière, le parti, le gouvernement en tout cas de l’époque, avait donné des consignes claires à tous les autres candidats pour dire "tout sauf Samia Ghali". Je crois que ça a été à l’époque un très très mauvais signal.
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Elle enchaîne en expliquant avoir mal vécu "ces primaires et le racisme". Relancée sur ce dernière point, elle accuse :
"- Philippe Vandel : Vous dites qu'il y a du racisme à l'intérieur même des instances du PS ?
- Samia Ghali : Oui bien sûr, je l’ai vécu ! Je l’ai vécu à titre personnel, je vous le dis franchement ! Pour Marseille, venant de Paris, c’était "surtout pas Samia Ghali" parce que (...) "elle est issue de l’immigration, c’est une Arabe" et une Arabe candidate pour la ville de Marseille, c’est pas possible ! Alors que les Marseillais, eux, y étaient prêts.
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En novembre 2014, invitée de LCI , Samia Ghali parlait déjà du racisme au sein de son parti :
"Le problème du racisme je l’ai plus découvert au PS que ce que j’ai pu le découvrir à l’extérieur du PS. Au PS il y a encore des gens, des personnalités, qui, à tous les niveaux, à toutes les strates, ont encore un regard sur l’immigration qui n’est pas sain. Ils n’ont pas passé un certain cap, c’est une réalité.
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BONUS TRACK
Samia Ghali estime par ailleurs que François Hollande et Manuel Valls n'auraient pas dû participer à la cérémonie d'hommage aux 17 victimes des attentats terroristes organisée par la Grande synagogue de Paris le 11 janvier. Une question "d'image" selon la sénatrice au moment où le gouvernement veut davantage de laïcité :
"Tout le monde vous parle de laïcité, et moi je suis laïque et républicaine jusqu'au bout des ongles donc je n'ai pas de problème avec ça. Mais justement, quand vous avez ensuite de l'autre côté le Premier ministre et le président de la République qui se retrouvent à aller prier dans une synagogue pendant je sais pas combien de temps ... il y a les mots mais il y a aussi l'image, et l'image ça compte, c'est de la communication. (...)
Ce n'est pas la place du président de la République.
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S'ils portaient bien la kippa, précisions que les deux têtes de l'exécutif ne sont pas allées "prier" à la Grande synagogue, comme l'affirme Samia Ghali. François Hollande et Manuel Valls ont simplement assisté à la cérémonie d'hommage.