Candidate à l'investiture socialiste à la mairie de Marseille, Samia Ghali s'en prend à Matignon. Au micro de BFM TV, la sénatrice socialiste a accusé le gouvernement d'avoir organisé le ralliement, encore non-officiel, d'Eugène Caselli à son adversaire, Patrick Mennucci.
Pour Samia Ghali, ce "n'est pas Matignon qui décide de ce qu'il se passe à Marseille", martèle-t-elle devant la presse :
Samia Ghali préfère rassembler les marseillais. Ce n'est pas Matignon qui décide de ce qu'il se passe à Marseille, c'est pas Matignon qui va décider à la place des marseillais. Et on a vu que si c'était Matignon qui décidait à la place des marseillais, c'est Carlotti qui serait en tête.
Et d'attaquer une nouvelle fois Marie-Arlette Carlotti, ministe déléguée aux personnes handicapées, arrivée troisième de la primaire, qui avait parlé de "clientélisme"à son égard :
Les marseillais leur ont dit non. Non à votre façon de faire. Non à votre façon d'essayer de nous imposer des choses. On préfère quelqu'un du cru, on veut une fille qui travaille, qui aime sa ville, qui a toujours souhaité être élue dans sa ville comme conseillère municipale face à une ministre qui n'a jamais souhaitée être conseillère municipale à Marseille.
"Eugène Caselli exécute les ordres reçus par Matignon", a-t-elle déclaré à la presse, alors qu'elle effectuait une visite de terrain dans le 8e arrondissement, à la sortie d'une école. Avant d'insister sur les "arrangements d'appareils" :
Si Eugène Caselli reçoit des coups de fils qui lui font oublier toutes ses querelles avec Patrick Mennucci, je considère que ça se passe à Matignon. Mais les deals, c'est justement ce que détestent tous les Français.
Pour elle, le problème est davantage du côté du Premier ministre que du Parti socialiste. "Solférino a joué le jeu, j'espère que ce sera le cas jusqu'à la fin. Ce qui m'interpelle, c'est plus ce qui se passe à Matignon", a-t-elle relevé.
Le soir du vote, la ministre Marie-Arlette Carlotti avait vivement dénoncé "un fonctionnement à plein régime du clientélisme"à propos de sa rivale socialiste évoquant "des dizaines de minibus qui sillonnent la ville, des échanges d'argent, toute une organisation que j'ai envie de qualifier de "paramilitaire"".
"Si j'étais à sa place, peut-être que je rendrais mon poste de ministre", a rétorqué la sénatrice des quartiers Nord, grande gagnante du premier tour.
"Depuis le début de la campagne, je suis seule, cela ne m'a pas empêchée d'arriver en tête", a ajouté la sénatrice, se réclamant du soutien des Marseillais.
Dans la journée, Patrick Mennucci, arrivé deuxième, et Eugène Caselli, quatrième, ont annoncé une conférence de presse commune mercredi, probablement en vue d'un ralliement.