Jean-Marc Ayrault reconnaît que Taubira et le gouvernement étaient au courant des écoutes sur les portables de Sarkozy

Publié à 18h32, le 11 mars 2014 , Modifié à 09h36, le 12 mars 2014

Jean-Marc Ayrault reconnaît que Taubira et le gouvernement étaient au courant des écoutes sur les portables de Sarkozy
Jean-Marc Ayrault sur France 2 (montage le Lab, images Dailymotion).

Christiane Taubira reçoit "depuis le 26 février", une "synthèse des écoutes téléphoniques" opérées sur les différentes lignes de téléphone de Nicolas Sarkozy, opérées dans le cadre de l'information judiciaire ouverte pour trafic d'influence visant l'ancien chef de l'Etat, assure Le Canard Enchaîné, dans son édition à paraître mercredi 12 mars.

Depuis cette date, explique l'hebdomadaire, "les écoutes ont été transmises au procureur général de Paris, qui (...) en a adressé la synthèse à la Chancellerie".

Invité du journal de 20 heures de France 2 mardi 11 mars, Jean-Marc Ayrault n'a pas dit le contraire en expliquant que les deux juges qui enquêtent depuis avril 2013 sur un éventuel financement par la Libye de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy avaient "découvert des faits nouveaux n'ayant rien à voir avec leur saisine".

Il a expliqué que lui et Christiane Taubira avaient eu connaissance de l'information judiciaire à l'encontre de Nicolas Sarkozy à son ouverture, le 26 février, ainsi que de l'existence d'écoutes, mais sans connaitre leur contenu.

Le parquet général a en effet ouvert le 26 février une information judiciaire pour trafic d'influence et, conformément à une circulaire aux parquets de la ministre de la Justice
leur demandant de faire remonter les informations en fonction de la gravité des faits et de la personnalité de leurs auteurs, le gouvernement a bien été informé que Nicolas Sarkozy était sur écoute.

Jean-Marc Ayrault reconnaît donc ne pas avoir appris que l'ancien chef de l'État et son avocat étaient sur écoute dans la presse :

La garde des Sceaux a reçu une information, que j'ai eue moi-même ensuite, qu'il y avait une nouvelle information judiciaire qui avait été ouverte sur des faits extrêmement graves. C'est à cette occasion qu'on l'a appris.

Ces faits nouveaux sont apparus, assure le Premier ministre, "grâce aux écoutes (sur lesquelles) nous n'avions pas d'information ni sur le contenu ni sur leur opportunité".

Une déclaration isolée par le Lab :

Le problème ? La veille, lundi 10 mars, invitée du journal de 20h de TF1, Christiane Taubira avait été définitive pour assurer qu'elle avait découvert les écoutes - et donc leur contenu - vendredi 7 mars, dans Le Monde.

A la question posée par Gilles Bouleau : "Quand avez-vous appris que Nicolas Sarkozy était sur écoute ? L’avez-vous appris comme nous en lisant le journal Le Monde à 13h, vendredi [7 mars], ou avant ?", la ministre de la Justice assurait en effet :

La réponse à votre question, est très claire. 

Je n’avais pas l’information avant.

Une longue réponse isolée par le Lab :

Christiane Taubira qui indiquait lors de cet entretien n’avoir eu "absolument aucun échange" avec Manuel Valls sur ce dossier.

Le Canard Enchaîné assure également que Manuel Valls était, lui aussi, au courant de ces écoutes et de leur contenu : "Les officiers de police judiciaire qui retranscrivent les écoutes doivent, à sa demande, lui faire parvenir régulièrement leur rapport sur l'avancement de l'enquête", assure l'hebdomadaire.

Mise à jour à 21h, mardi 11 mars, avec la citation du Premier ministre.

Du rab sur le Lab

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