INSTANT TÉLÉ - À force d'être remaniée tous les six mois, la composition du gouvernement peut échapper à certains, y compris aux plus érudits. Invité d'iTÉLÉ ce mardi 27 janvier, Julien Dray en a fait l'expérience. Le conseiller régional d’Ile-de-France et ancien député PS de l’Essonne était interrogé sur les mots de Manuel Valls et cet "apartheid territorial, social et ethnique" en France. Sur ce sujet de la politique de la ville, censée améliorer aussi l'intégration des populations d'origine étrangère, le socialiste a livré un constat sans appel. Il a dit :
Ce qui est à côté de la plaque c'est quand on multiplie les mots et que derrière on n'agit pas. Et par ailleurs, agir ça veut dire quoi ? […] C'est d'abord une question d'animation sociale, d'encadrement social, avec toutes les mesures qui vont, en terme scolaire, en terme éducatif, en terme sportif. Et c'est là où il faut mettre le paquet et malheureusement depuis 25 ans, ça été plutôt le plaisir des architectes et pas celui des populations qui y vivent.
Une vision que Julien Dray avait déjà portée dimanche 25 janvier dans l'émission Tous politiques, sur France Inter. L'ancien député avait ainsi raconté l’histoire d’Amedy Coulibaly, des salles de boxe thaï jusqu’à ses attentats terroristes.
Sur iTÉLÉ, le conseiller régional d’Ile-de-France a donc critiqué la politique de la ville. Ce qui a conduit Bruce Toussaint, forcément, à évoquer avec lui le ministère de la Ville et son représentant. Et c'est là que Julien Dray a chuté, un trou de mémoire, le socialiste n'arrivant plus à se souvenir du nom de l'actuel ministre de la Ville. Voici le dialogue entre le politique et le journaliste :
- Bruce Toussaint : Vous savez qui est ministre de la Ville, je ne vous fait pas…
- Julien Dray : Myriam El Khomri, oui, je sais.
- Bruce Toussaint : Le ministre. Ça, c'est la secrétaire d'État. Mais le ministre ?
- Julien Dray : Le ministre de la Ville. Non, je ne m'en souviens plus vous voyez… Parce que je crois qu'il est sous tutelle de… euh… bah voyez, je ne m'en souviens plus. J'ai une colle. Bien joué.
- Bruce Toussaint : Désolé, je ne voulais pas vous piéger. C'est Patrick Kanner.
- Julien Dray : C'est le ministre de la Jeunesse et des Sports. Je savais…
Julien Dray s'en sort en expliquant que son trou de mémoire montre que depuis la création du ministère de la Ville, "on a fait de ce ministère une sorte d'administration qui couvre toutes les administrations mais qui n'a pas ce qu'il faut comme budget, comme indépendance".
Un instant découpé par le Lab et à revoir en vidéo ci-dessous :
[EDIT] Christian Estrosi aussi
Même endroit, même question et... même réponse. La scène s'est rejouée, mercredi 28 janvier, sur le plateau d''iTÉLÉ. Cette fois avec Christian Estrosi à la place de Julien Dray. Interrogé par Bruce Toussaint, le maire de Nice a été incapable de citer le nom du ministre de la ville, Patrick Kanner, ne se souvenant apparemment même pas que le poste avait changé de mains en août 2014. Voici l'échange entre le député UMP et le journaliste:
- Bruce Toussaint : Hier matin, à votre place Julien Dray, je lui ai demandé qui était le ministre de la ville. Il a un peu séché. Vous savez vous ?
- Christian Estrosi : Non pas trop, pas trop. Pas trop parce que ce ministre de la Ville, dont je ne me rappelle plus du nom, est venu inaugurer un musée national des sports que j’ai réalisé mais qui est national. Et qui est censé être financé par l’Etat qui doit encore 5 millions, donc qui a une dette à l’égard de la ville. [...] Et ce ministre là disait j’en fais mon affaire, tout sera réglé.
- Bruce Toussaint : Alors il a changé entre-temps, c’est Patrick Kanner maintenant qui est ministre de la Ville...
- Christian Estrosi : Nous avons affaire à des gens qui donnent des paroles et qui ne les tiennent jamais. Et pourquoi les Français croient de moins en moins à la politique? Parce que tant qu'on ne transformera pas la parole donnée en parole tenue, on n'y parviendra pas.
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