#MULTIPLEXPOLITIQUE – Au programme des interviews dominicales de ce dimanche 25 janvier, Jean-Luc Mélenchon dans BFM Politique, Henri Guaino dans C Politique, Julien Dray dans Tous politique et Xavier Bertrand au Grand Jury.
Comme chaque semaine, le Lab se plie en quatre et vous livre les morceaux choisis de ces interviews qui marquent le début de la semaine politique.
>> Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), BFM Politique, BFM TV
#THE END
Manuel Valls avait provoqué un certain émoi en évoquant la mort potentielle du Parti socialiste – c’est pourquoi il plaide pour un changement de nom du parti et un rassemblement "des progressistes". Pour Jean-Luc Mélenchon, qui a l’impression de vivre un moment "historique" avec la victoire qui se dessine de Syriza en Grèce, estime que le PS est déjà mort. Et l’exemple grec en est l’illustration.
Je n’espère pas que le PS s’effondre. J’espère que nous soyons en état de créer un élan capable de tout entrainer. Mon sujet, ce n’est pas le PS. Son sort est réglé, c’est une affaire de temps. Il lui arrivera ce qui s’est passé en Amérique laatine et ce qui arrive en Grèce. Manuel Valls contribue assez largement à le faire mourir. Oui il est en train de mourir et va mourir.
#PROPAGANDA
Les relations entre Jean-Luc Mélenchon et les médias sont souvent conflictuelles. Le Monde est ainsi régulièrement sa cible et l'ex candidat à la présidentielle conseille plutôt de lire Le Figaro ou les Echos. Pas sur qu'il conseille à ses soutiens de regarder BFM TV, où il est pourtant invité ce dimanche et où il passe régulièrement. Ce 25 janvier, l'eurodéputé du Front de gauche accuse la chaîne d'être "un organe de propagande pro-finance". Une attaque relayée aussitôt par son compte Twitter officiel.
Ce ne sont pas les 2 heures que je vais passer avec vous qui vont changer le fait que vous êtes un organe de propagande pro-finance. #BFMTV
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 25 Janvier 2015
>> Henri Guaino (UMP), C Politique, France 5
#DANGER
Henri Guaino, député UMP des Yvelines, a dit espérer que la victoire du parti de gauche radicale Syriza aux élections législatives grecques fasse "réfléchir l'Europe et la faire revenir sur ses dogmes". La probable victoire de Syriza met-elle l'Europe en danger? "L'Europe est en danger parce qu'elle s'est mise elle-même en danger, parce qu'elle mène des politiques folles", a encore estimé l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à l'Elysée.
Pour lui, "on a fait n'importe quoi en Europe depuis des années" et la zone euro est "au bord de l'éclatement depuis longtemps", et non du fait de la situation grecque. "Une chose est sûre, c'est que les politiques d'austérité que nous avons menées ne marchent pas", a lancé le député" des Yvelines, convaincu qu'on a "commencé à changer d'époque avec ce qu'a fait M. Draghi l'autre jour". La Banque centrale européenne (BCE) va notamment racheter jusqu'à 60 milliards d'euros de dette publique et privée par mois entre mars 2015 et septembre 2016, a annoncé jeudi son président Mario Draghi.
#EXCEPTION
Pas de loi d'exception mais des mesures exceptionnelles pour répondre à la menace terrorriste. C'est ainsi qu'a réagi le gouvernement, refusant un "patriot act" à l'américaine. Henri Guaino, lui, n'est pas contre "une loi d'exception" pendant un an pour lutter contre les trafics et le terrorisme.
On est dans une telle situation (...) Peut-être on pourrait s'entendre avec les autres formations politiques pour dire pendant un an, un an et demi, on prend une loi d'exception, ça s'est déjà vu dans l'Histoire.
"On se donne les moyens exceptionnels, de perquisitions, d'écoutes, de moyens pour des cas de trafics et de terrorisme, de trafic d'armes, et pendant ce temps-là, on nettoie tous les trafics", a poursuivi le député UMP. Il s'est aussi dit favorable à un rétablissement du service militaire obligatoire, pour les hommes et les femmes.
#RENOUVEAU
C’est connu, Henri Guaino n’est pas le plus grand fan d’Alain Juppé, concurrent de Nicolas Sarkozy pour la primaire UMP de 2016. Il lui reproche son « épouvantable arrogance ». Sur France 5, celui qui était proche de Philippe Séguin, pas le premier fan non plus d’Alain Juppé, a ainsi lancé :
Son âge, son histoire, sa très très longue expérience ne me font pas coller spontanément le nom d’Alain Juppé à celui de renouveau. Alain Juppé c’est Alain Juppé.
"L’UMP est en train de s’apaiser", dit-il avant d’aller plus avant dans sa critique du maire de Bordeaux.
>> Xavier Bertrand (UMP), Le Grand Jury, RTL
#SYRIZA
La victoire de Syriza "n'est pas une surprise" pour Xavier Bertrand qui souligne qu'il y a eu "trop d'austérité en Grèce" et qui a pointé du doigt "la faillite d'une classe politique". Mais le député UMP prévient :
Mais ce n'est pas le contribuable français qui paiera à la place du contribuable grec.
Un sentiment partagé par un autre député UMP, Guillaume Larrivé :
Donc le PS comme le FN approuvent un parti grec gauchiste qui veut faire payer la dette grecque par les contribuables français. #Logique
— Guillaume Larrivé (@GLarrive) 25 Janvier 2015
#ARMÉE
Il y tient. Xavier Bertrand veut envoyer l’armée dans les banlieues. Non pas pour acter "une guerre civile" mais "pour l’éviter", dit-il. Celui qui brigue l’investiture UMP pour la présidentielle de 2017 relance donc sa proposition :
Il y a des caches d’armes. Aujourd’hui il n’est pas possible d’agir parce qu’il n’y a pas les forces nécessaires pour le faire. Je demande que l’armée, qui est sortie des casernes, puisse faire des opérations de sécurisation en soutien des forces de l’ordre traditionnelles. Faute de quoi vous n’éradiquerez pas le trafic d’armes dans les banlieues ni le trafic de drogue.
Une proposition qu’avait faite en son temps la sénatrice Samia Ghali et que Xavier Bertrand a déjà évoqué le 15 janvier sur iTélé.
>> Julien Dray, Tous politiques, France Inter
#PETITE PIERRE
L'effondrement du Parti socialiste grec, le Pasok, largement devancé, à gauche, par Syriza, doit être un exemple pour le Parti socialiste français et pour Jean-Christophe Cambadélis, le patron du PS chargé d'organiser le congrès de juin 2015. C'est ce qu'estime Julien Dray qui prévient le patron de Solférino :
Le problème du Pazoc, le problème d'un certain nombre de partis socio-démocrates qui sont aujourd'hui en crise, c'est qu'ils n'ont pas compris ce qu'il se passait dans la société française. Cela veut dire - c'est une petite pierre que je lance dans le jardin de mon camarade Jean-Christophe Cambadélis - il va falloir que le Congrès du parti socialiste ne soit pas simplement un petit congrès de courants. Qu'il prenne en considération ce qui est en train de se passer.
Sur la victoire de Syriza, Julien Dray estime néanmoins que "c'est une bonne chose pour la Grèce, l'Europe du sud et toute la gauche". Et, à l'instar de Jean-Marie Le Guen, Julien Dray assure que "le programme de Tsipras n'est pas du tout celui de Mélenchon, un programme social-démocrate."
#BOULES
Julien Dray est sévère avec l’attitude de Nicolas Sarkozy le 11 janvier, jour de la grande marche républicaine post-attentats durant lequel l’ancien chef de l’Etat s’est fait remarquer en se positionnant, malgré le protocole, au premier rang de la amrche des chefs d’Etat ou en restant volontairement longtemps sur le perron de l’Elysée. "Depuis qu’il est revenu, il a du mal à se situer", explique Julien Dray qui ajoute :
Dans la période récente il a eu encore plus de mal à se situer. Il suffit d’observer son visage le 11 janvier dans un certain nombre de rendez-vous, pour voir que ça n’allait pas pour lui. Il aime bien être au centre, il aime bien être au cœur. Là il avait, excusez-moi l’expression, les boules et qu’elles étaient lourdes pour lui. On sentait qu’il y avait une petite pointe de jalousie.
Quant au débat sémantique sur l’utilisation par Manuel Valls du mot "apartheid", Julien Dray ne comprend pas pourquoi Nicolas Sarkozy a estimé que c’était une faute de la part du Premier ministre. Et pour cause, il assure que le président de l’UMP utilise la même expression en privé :
Le débat qu’il a porté est à côté de la plaque. Je l’ai entendu employer lui-même cette expression en privé à plusieurs reprises dans les débats sur les cités. Là, c’est faire de la polémique pour faire de la polémique.