A Draveil, règlements de comptes autour de l'affaire Georges Tron

Publié à 15h13, le 18 mai 2012 , Modifié à 18h33, le 18 mai 2012

A Draveil, règlements de comptes autour de l'affaire Georges Tron
Georges Tron en mars 2011 (Maxppp)

DOCUMENT - Suite aux accusations de viol dont il fait l’objet, le député-maire a fait distribuer un tract à ses administrés pour "révéler le complot politique" organisé contre lui. Quatre pages d’accusations qui visent également une élue Modem de sa commune et une opposante Modem aux législatives.
 
Ces dernières racontent au Lab que, depuis l’affaire, Draveil est devenu le théâtre de "règlements de comptes qui dépassent l'entendement".

  1. "Draveil, c'est Dallas !"

    En pleine campagne des législatives pour se maintenir dans la 9e circonscription de l’Essonne, accusé de viol par deux de ses anciennes collaboratrices, le député-maire de Draveil dénonce par tract un complot, téléguidé selon lui par "la famille Le Pen".

    Un tract de campagne présenté comme une "lettre personnelle" et distribué aux habitants de sa circonscription. Sur quatre pages, il y raconte sa version de l’histoire.

    Le Lab a pu se procurer le document, consultable ci-dessous:

    Georges Tron y accuse surtout une série de personnalités politiques de sa circonscription, suspectées d'être des "alliés politiques" des Le Pen, donc des membres du "complot".

    L'ancien secrétaire d'Etat à la Fonction publique accuse nommément Fabienne Sorolla– élue Modem au Conseil municipal de Draveil – et Daphné Ract-Madoux– candidate Modem aux législatives dans sa circonscription – d’avoir participé au "complot":

    Fabienne Sorolla (…) Sa proximité si étroite affichée avec l’extrême-droite l’a mise au ban de sa propre famille politique.

    Daphné Ract-Madoux (…) a installé son siège de campagne dans l’une des propriétés … de la belle-famille Le Pen.

    Contactées par Le Lab, les deux femmes se disent ulcérées d’avoir découvert leur nom dans un "tract diffamatoire". Fabienne Sorolla y voit une vengeance personnelle: depuis l’affaire, elle mène la fronde contre le député-maire, elle a demandé son limogeage et organisé une opération  "pieds propres" début mai. Elle dit payer régulièrement son "offense" et conclut dans un rire:

    Draveil, c'est Dallas !

    Daphné Ract-Madoux, quant à elle, y voit une façon de "plomber sa candidature" pour devenir député dans la 9e circonscription de l’Essonne. L’élue investie par le Modem réplique:

    Je vais déposer plainte pour diffamation dans le cadre de l’élection.

    Je trouve incroyable de dépenser l’argent public pour un tract de ce type. Lorsqu’on fait campagne, on avance plutôt des propositions !

    D’après elle, Draveil est devenu le théâtre de règlements de compte "qui dépassent l’entendement". Elle aurait ainsi pris son adversaire en flagrant délit d'arrachage d'affiches:

    Le 13 mai dans la nuit, alors que mes colleurs d’affiches finissaient leur tournée, ils sont tombés sur Georges Tron, un élu proche de lui et une employée.

    Ces deux derniers étaient entrain d’arracher mes affiches ! Georges Tron attendait dans la voiture.

    Daphné Ract-Madoux a décidé de riposter, coup pour coup, en rendant public ce qu’elle appelle la "politique des voyous" sur son site. Elle a mis en ligne la vidéo tournée dans la nuit du 12 au 13 mai et la main courante déposée par ses colleurs d’affiches.

    La main courante s'affiche en cliquant dessus:

    Contacté par Le Lab, Georges Tron dément toute présence aux côtés d'arracheurs d'affiches:

    Mes équipes ont été appelées plusieurs nuits à cause d'affiches de Madame Ract-Madoux, collées sur des bâtiments publics ou même des façades privées. Des collages illégaux qui font l'objet de plusieurs plaintes!

    Mes équipes sont allées les retirer. Mais je n'étais pas dans cette voiture.

Du rab sur le Lab

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