Emotion sur les bancs de l'Assemblée ce mardi 17 décembre lors des questions au gouvernement. Le député du groupe radical, Olivier Falorni, a interpellé la ministre des Affaires sociales et de la santé sur le cas de l'euthanasie.
Le parlementaire de Charente-Maritime a défendu l'idée d'une loi sur la fin de vie, en faveur de l'euthanasie, en évoquant son cas personnel et celui de sa mère.
Au micro du Palais-Bourbon, il a rapporté la douleur vécu pendant la fin de vie de sa mère, atteinte d'un cancer.
Mes chers collègues, si j'ai décidé moi aussi de briser l'omerta de cette douleur intime, c'est que je considère qu'il en est désormais de mon devoir. Non pas de fils, mais de législateur. Car il faut une loi madame la ministre. On ne peut plus accepter la violence inouïe, d'agonies interminables que même les soins paliatifs et le dévouement des soignants ne peuvent plus apaiser.
Pour lui, il faut une loi, et il la demande à Marisol Touraine.
La médecine est capable de prolonger la vie de façon artificielle. Elle doit pouvoir l'abréger quand c'est la volonté de la personne. La dignité est un droit, elle exige une loi, c'est notre devoir.
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Ce témoignage fait suite à celui de Sandrine Rousseau, porte parole nationale d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), qui a révélé les circonstances traumatisantes ayant entouré le suicide de sa mère.
Pour l'occasion, Olivier Falorni se joint aux mots de l'élue écologiste.
Hurler l'horreur de cette situation, crier l'insupportable et le dénoncer, ne plus laisser faire ça. Ces mots ne sont pas les miens. Ce sont ceux de notre collègue écologiste du conseil régional Nord-Pas-de-Calais, Sandrine Rousseau évoquant l'interminable agonie de sa maman.
Ses mots je les fais miens aujourd'hui. Ces mots qui tentent de dire l'indicible. C'est à dire la souffrance absolue d'un être cher qui n'en peut plus de ne pas partir. Ce drame, cette impuissance, je l'ai vécu moi aussi comme Sandrine. Comme beaucoup de Français et de Français qui nous regardent.
Un groupe représentatif de "citoyens" réuni à la demande de François Hollande sur la question de la fin de vie s'est prononcé lundi 16 décembre en faveur d'une "légalisation du suicide médicalement assisté", mais contre une inscription de l'euthanasie dans la loi.
Au député, Marisol Touraine a répondu que le président de la République souhaitait que le gouvernement "se saisisse des conclusions des rapports qui lui ont été présentés". "Le gouvernement va engager des consultations dans la perspective d'une loi", a-t-elle annoncé.
L'intervention d'Olivier Falorni a notamment été salué par le co-président du groupe écolo à l'Assemblée, François de Rugy :
#DirectAN Nouvelle question extrêmement digne, sobre et claire d@OlivierFalorni sur le libre choix d'une fin de vie dans la dignité
— François de Rugy (@FdeRugy) 17 Décembre 2013