FACT-CHECKING - C'est l'avantage - le risque ? - des émissions en direct et en deux parties: les erreurs peuvent y être corrigées. C'est ce qui est arrivé à Valérie Pécresse ce 16 juin. Invitée de France Inter, la tête de liste Les Républicains en Ile-de-France affirme dans un premier temps qu'il faudrait imposer un "temps de latence" pour que les étrangers en situation régulière ne touchent pas immédiatement le RSA lorsqu'ils arrivent en France. Or, c'est déjà le cas. Ce qui va lui être rappelé par un auditeur en seconde partie d'émission.
#L'intox
Interrogé sur la remise en cause du droit du sol chez LR, Valérie Pécresse élargit le sujet et affirme que "tout doit être mis sur la table", comme par exemple la question des aides sociales pour les étrangers. Elle lance :
"On a besoin de mettre sur la table tous les sujets, (...) le sujet de la possibilité de recevoir des revenus d’assistance quand on est un étranger sur le sol français et qu’on n’a pas cotisé et qu’on débarque. Est-ce qu’on doit mettre un temps de latence – un an, deux ans - avant qu’on puisse toucher le RSA par exemple ?
"
#Le désintox de l'auditeur
Il se trouve que le parti de Valérie Pécresse est un habitué de l'intox à ce sujet. Comme l'avait déjà souligné et décortiqué Libération en octobre 2013, Jean-François Copé avait par exemple dénoncé le fait que le RSA puisse être accordé sans durée de séjour préalable sur le territoire. Il avait alors proposé d'imposer un délai de 5 ans. Or, ce délai est *déjà* de 5 ans pour les étrangers non-européens.
Sur France Inter, en deuxième partie d'émission, un auditeur - Benjamin de Nantes - le fait donc remarquer à Valérie Pécresse:
"J’entends que vous sous-entendez que le RSA s’obtient quand on débarque en France, de façon immédiate, vous parlez d’un délai de deux ou trois ans. Je vous informe que les Européens doivent séjourner au moins 3 ans [ici, l'auditeur se trompe, il s'agit de 3 mois , ndlr] et pour les non-Européens il faut au moins 5 ans de résidence sur le sol français.
"
#Le mea culpa
Mise face à son erreur, Valérie Pécresse dit la "reconnaître humblement" et élargit son propos :
"C’est une erreur de ma part, je le reconnais humblement. Ce n’était pas le RSA mais c’était toutes les prestations sociales qui sont soumises à cotisation dont je voulais parler.
"
Ses opposants ont en tout cas profité de ce desintox pour l'attaquer, à l'image du député socialiste de Seine-et-Marne Olivier Faure :
Étonnant @vpecresse ignore que étrangers doivent avoir depuis 5 ans titre de séjour permettant de travailler pour toucher RSA #FranceInter
— Olivier Faure (@faureolivier) 16 Juin 2015