A 180° - Quel homme politique n’a pas déjà radicalement changé d’avis sur un sujet ? Surement pas Nicolas Sarkozy. Alors que le député de Les Républicains Eric Ciotti plaide depuis plusieurs semaines pour un retour "au droit du sang" et une remise en question du droit du sol, Nicolas Sarkozy est entré dans le débat. Est-il prêt, lui l’ancien chef de l’Etat opposé à toute remise en cause du droit du sol, à suivre son secrétaire national aux fédérations ?
#Une idée relancée par Ciotti et Copé
Le député des Alpes-Maritimes veut revenir au droit du sang pur et limité le droit du sol aux ressortissants de l’Union européenne. Il le propose dans son livre Autorité comme le suggérait aussi en 2013 Jean-François Copé. Et Nicolas Sarkozy semble prêt à lever le tabou sur le sujet. Et ce, au moment où Manuel Valls était en déplacement à Mayotte, ce département d’outre-mer proche des Comores.
#Sarkozy prêt à rouvrir le débat
Devant les nouveaux adhérents du mouvement Les Républicains, samedi 13 juin, le successeur de Jean-François Copé s’est montré prêt à rouvrir le débat droit du sol/droit du sang. "On va vous interroger sur tous les sujets", a-t-il promis aux petits nouveaux de LR, ajoutant que le débat en question est "une question, incontestablement, qui peut se poser".
#Quand Sarkozy s’y opposait fermement
Un joli revirement de la part de l’ancien chef de l’Etat, comme l’a relevé Le Figaro de ce lundi 15 juin ainsi que le journaliste du Monde Alexandre Lemarié . Ainsi, en 2012, entre les deux tours de l’élection présidentielle et pour se démarquer de Marine Le Pen et du Front national qui étaient purement et simplement pour la suppression totale du droit du sol, Nicolas Sarkozy avait pris fait et cause pour cette particularité française. Sur Canal +, le 29 avril 2012, Nicolas Sarkozy déclarait :
"Je suis pour le droit du sol. Le droit du sol fait partie de la tradition française. (…) Nous garderons le droit du sol. J'ai été tout à fait constant sur cette position même quand ça peut nous poser des problèmes (...) le droit du sol, c'est la France.
"
Une constance qu’il vantait en 2012 mais qu’il s’apprête à renier alors que la plupart des ténors LR comme Alain Juppé, François Fillon ou encore Bruno Le Maire sont opposés à la remise en cause du droit du sol . Une nouvelle pomme de discorde au sein de Les Républicains. Ou alors, une manière de siphonner le Front national, comme l’a accusé ce lundi le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis.