ANI - Après les quelques 6000 amendements de l’UMP sur le projet de loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe, le Front de gauche annonce le dépôt de plus de 4000 amendements sur le texte transposant l’accord sur l’emploi, en discussion à partir de cette semaine à l’Assemblée nationale.
Le gouvernement, via le ministre des relations avec le Parlement, Alain Vidalies, y voit une volonté de blocage et d'obstruction.
"Je ne sais pas si c’est de l’obstruction, mais…"
Le Front de gauche prépare-t-il une opération d’obstruction parlementaire sur le projet de loi portant sur la sécurisation de l’emploi ?
Le gouvernement le pense. Alain Vidalies, ministre chargé des relations avec le Parlement le sous-entendait dans une interview au Figaro, le 1er avril, et le confirme ce mardi 2 avril sur LCI :
Je ne sais pas si c’est de l’obstruction, mais ça peut y ressembler dans tous les cas.
Pour les parlementaires du Front de gauche, opposés à cet accord national interprofessionnel que n’a pas signé la CGT, il s’agit de "désarticuler ce texte", selon les mots de Jean-Luc Mélenchon, invité de BFM TV ce mardi.
De son côté, le président du groupe GDR, qui comprend les élus communistes, à l’Assemblée, André Chassaigne, a confirmé à l’Humanité le dépôt de 4500 amendements.
"Nous sommes extrêmement mobilisés et offensifs" contre ce projet de loi, assure ainsi le député communiste qui annonce que ces amendements doivent permettre "de mener le débat sur le fond et de faire valoir publiquement nos propositions alternatives".
Des milliers d’amendements que l’ancien candidat du Front de gauche à l’élection présidentielle justifie par le côté "technique" du texte, qui touche à "de nombreux aspects de la vie quotidienne des travailleurs".
Alain Vidalies estime quant à lui qu’il "y a des marges de négociation dans le sens où le Parlement garde la possibilité de voter les amendements constitutionnellement". Mais précise que le gouvernement a souhaité "politiquement faire respecter l’équilibre de cet accord".
Et l’ancien député socialiste des Landes de dénoncer la stratégie d’André Chassaigne et de son "petit groupe parlementaire", coupable à ses yeux de vouloir "bloquer" le débat sur un texte cher au gouvernement :
Maintenant, si sur chaque texte, dès que quelqu’un n’est pas d’accord, même avec un petit groupe parlementaire, ça devient une bataille qui doit durer des semaines et des semaines, je voudrais dire à tout le monde qu’il y a des textes qui attendent aussi.
Le Parlement doit être un lieu de débat, mais ça ne peut pas être une machine qu’on a pour seule ambition de bloquer.