Affaire Cahuzac : pour Laurent Wauquiez, pas de politique si on aime trop l'argent

Publié à 10h00, le 07 avril 2013 , Modifié à 10h12, le 07 avril 2013

Affaire Cahuzac : pour Laurent Wauquiez, pas de politique si on aime trop l'argent
Laurent Wauquiez à l'Assemblée nationale le 27 mars 2013. (Christophe Morin-MaxPPP)

MANI PULITE - Le député de la Haute-Loire Laurent Wauquiez a soigneusement choisi ses mots dans l'interview qu'il a accordé au Journal du Dimanche.

En réaction à l'affaire Cahuzac, l'ex ministre de François Fillon choisit de révéler à l'hebdomadaire sa déclaration de patrimoine. Deux logements qu'il possède à 50%, des prêts, deux véhicules... "Entre le syndrome "tous pourris" et la transparence, je préfère jouer la transparence", explique-t-il.

Mais au-delà de la démarche, c'est le choix des mots qui interpelle. Car Laurent Wauquiez n'hésite pas à appeler de ses voeux une "opération mains propres"à la suite des aveux de Jérôme Cahuzac et de la polémique qui a suivi sur ce que le gouvernement savait.

Or cette formule "choc" renvoie à un évènement lourd de sens : au début des années 90, une équipe de magistrats italiens emmenée par Antonio di Pietro entend lutter contre le Tangentopoli, un système de pots-de-vin illicites mis en place dans certaines villes italiennes.

A l'époque, des ministres, députés, sénateurs ou entrepreneurs avaient été mis en cause par la justice italienne pour des faits de corruption.

Pas de faits de corruption dans l'affaire Cahuzac, mais de fraude fiscale. L'ancien ministre de l'Enseignement supérieur veut montrer son indignation en tapant fort du poing sur la table. Il n'hésite d'ailleurs pas à affubler les fraudeurs d'un qualificatif peu flatteur :

Je refuse que quelques brebis galeuses aboutissent à jeter l'opprobre sur tous.

Avant de viser plus directement Jérôme Cahuzac, mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale :

Je n'ai jamais eu amitié ni estime personnelle pour lui. J'en ai assez que la classe politique soit discréditée par des gens comme cela.

Laurent Wauquiez le dit, les hommes politiques sont "là pour défendre des intérêts publics et pas privés". Il ajoute :

On ne doit pas faire de la politique si on aime trop l'argent.

Et le député d'appeler de ses voeux une évolution vers le modèle nordique, citant la Suède et le Danemark où "les élus sont soumis à des obligations de transparence très dures mais qui permettent à leurs compatriotes de savoir qu'ils ont des représentants honnêtes".

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