Affaire Merah : finalement, Éric Woerth parle "d'attentat terroriste" (et dénonce une "déformation de ses propos")

Publié à 09h08, le 31 janvier 2016 , Modifié à 09h11, le 31 janvier 2016

Affaire Merah : finalement, Éric Woerth parle "d'attentat terroriste" (et dénonce une "déformation de ses propos")
Éric Woerth © AFP

Éric Woerth fait machine arrière. Enfin presque. Le député LR de l'Oise a suscité une vive polémique en expliquant, jeudi 28 janvier, que l'attaque d'une école juive à Toulouse et l'assassinat de militaires à Montauban par Mohamed Merah, en mars 2012, ne constituaient "pas un attentat" mais "le crime d'un furieux". Il revient finalement à moitié sur ces propos, qualifiant ces actes "d'attentat terroriste" mais dénonçant aussi une "vaine polémique" et des "tentatives d'instrumentalisation et de déformation de [ses] propos".

Samedi 30 janvier au soir, l'ancien ministre du Budget sous Nicolas Sarkozy a publié trois tweets à ce sujet. Dans le premier, il assure donc qu'il n'y a "aucune ambiguïté" quant à son analyse de ces événements, les qualifiant "d'attentat terroriste".

Pas un mea culpa pour autant puisque, dans les deux suivants, il s'estime victime d'une "instrumentalisation" et d'une "vaine polémique".

Jeudi, lors d'un débat avec Florian Philippot sur iTélé, celui qui est chargé d'élaborer le projet de LR avait dit : "Il n'y a pas eu d'attentats terroristes sous Sarkozy. Le niveau de sécurité sous Sarkozy n'a jamais été aussi élevé." Alors que le vice-président du FN lui rappelait les attentats de Mohamed Merah, il Woerth avait rétorqué :

 

"

C'est pas un attentat, c'est le crime d'un furieux. C'est pas Daech, c'est pas un réseau international.

"

L'eurodéputé FN avait alors réagi, jugeant ces propos "tout à fait choquants vis-à-vis des victimes". L'ancienne ministre et présidente PS de la région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées, Carole Delga, s'était ensuite insurgée contre les déclarations d'Éric Woerth, lui demandant "des excuses publiques". "Cette volonté de Nicolas Sarkozy et de ses amis de masquer la terrible vérité constitue une véritable insulte à la mémoire des sept victimes, dont trois enfants, à leurs familles et, au-delà, à nos deux villes marquées à jamais par cet acte terroriste", écrivait-elle dans un communiqué samedi.

Le père de l'un des militaires assassinés par Mohamed Merah, Albert Chennouf, avait lui aussi dénoncé les propos d'Eric Woerth sur Twitter :

 

"

Nicolas Sarkozy, Éric Woerth, votre stratégie à nier l'attentat de 2012 à Toulouse pour nettoyer votre bilan est absurde.

"

Du rab sur le Lab

PlusPlus