Chaque jour qui passe, l'ambiance est un peu plus agréable à droite. À un peu moins de deux mois de la primaire, les principaux candidats prétendent toujours vouloir que cette compétition ne tourne pas au "pugilat", mais s'envoient volontiers de violentes tatanes par médias interposés. La semaine dernière a ainsi été l'occasion d'une vive passe d'armes publique entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy autour de "nos ancêtres les Gaulois" et de la "nullité du débat" politique. Mardi 27 septembre, le maire de Bordeaux s'en prend à un autre de ses adversaires : François Fillon.
Sur France Inter, Alain Juppé défend son positionnement et les réformes qu'il propose, par opposition aux programmes présentés comme plus musclés ou radicaux des autres candidats. "Pour certains, je ne vais pas assez loin, il faut faire des 'chocs'. La mode est aux 'chocs' maintenant. On va faire un 'choc fiscal', un 'choc social'... à force de faire des chocs sur la France, on risque de bien casser la mécanique", dit-il ainsi. Lui assure défendre "des réformes sérieuses, des réformes programmées, des réformes annoncées à l'avance et des réformes qui seront tenues sur la durée du quinquennat".
"'La tisane', comme dit François Fillon", lui rétorque alors son interlocuteur, le journaliste Patrick Cohen. La réponse de l'ancien Premier ministre claque :
"Oui, attention à l'excès de vodka hein.
"
S'en suivent un blanc gêné en studio, de petits "ouf" de stupéfaction à peine retenus et quelques rires. La vodka ou "tous les alcools forts", précise-t-il ensuite pour nier toute référence politique à la Russie, pays avec lequel François Fillon veut une alliance dans la lutte contre Daech en Irak et en Syrie. Et Alain Juppé de conclure avec une petite blagounette girondo-centrée sur un ton plus léger :
"Seul le vin de Bordeaux est bon pour la santé à condition de le consommer avec grande modération.
"
François Fillon avait jugé, en meeting au mois d'avril, qu"'il faudra davantage que des postures tranquilles pour convaincre les Français", ciblant le favori des sondages sans le nommer. "Ceux qui disent qu'on peut redonner de l'espérance avec des tisanes sont des bonimenteurs", avait ajouté le député de Paris.