Alain Minc n'aime pas le gouvernement actuel. Et il ne s'en cache que très peu. Invité par La règle du jeu, le club de réflecion créé par Bernard-Henri Lévy, il a distribué des petites phrases assassines pour certains ministres et pour le président de la République, repérées par le Nouvel Observateur à paraître jeudi.
Première attaque à François Hollande : il a floué les Français avec son programme. Pour lui, le président de la République savait que "son programme ne voulait rien dire".
François Hollande était tout à fait lucide que son programme ne voulait rien dire.
Deuxième attaque sur l'Europe, à destination du président de la République, mais également de ses ministres de référence sur ce sujet, Laurent Fabius et Bernard Cazeneuve. Pour le visiteur du soir de Nicolas Sarkozy, en matière européenne, les ministres des affaires étrangères et des affaires européennes "sont des employés de maison". Alain Minc considère que la "matière européenne est une matière présidentielle".
Par ailleurs, le conseiller politique juge que François Hollande n'est pas encore entré dans le rôle qui est le sien. Il le voit davantage comme le premier secrétaire du Parti socialiste et l'appelle à "devenir roi de France".
François Hollande est encore premier secrétaire du PS et s'afolle de ses nonistes
Son ministre des affaires étrangères et des affaires européennes, sont en matière européennes, des employés de maisons
La matière européenne est présidentielle. De ce point de vue, ce que pensent Fabius et Cazeneuve ne compte pas.
Il faut qu'il comprenne qu'il n'est plus premier secrétaire du Parti socialiste, et qu'il est roi de France.
Troisième pique sur la filiation de François Hollande. Alain Minc rappelle le passé deloriste du chef de l'Etat, ainsi que son attachement à François Mitterrand. Avec ces deux maîtres, si le président de la République n'est pas fédéraliste, il estime que "c'est un drôle de bâtard".
François Hollande est un enfant de Jacques Delors, il est deloriste
J'espère qu'il reviendra à son chromosome deloriste. Un enfant de François Mitterrand et de Jacques Delors est fédéraliste. Sinon c'est un drôle de bâtard
Dernière salve de bons mots pour Arnaud Montebourg, qu'il se plaît à infantiliser :
"Moi qui n'est pas de sympathie particulière pour Montebourg, j'ai eu soudainement un reflèxe de pitié pour lui, en me disant pauvre garçon, ça doit pas être facile tous les jours. Il découvre la vie, il découvre monsieur Mittal, qu'il n'empêchera pas de fermer Florange".