TRAVAIL AU NOIR - C'est le nouvel épisode opposant les taxis avec les VTC, ces "véhicules de tourisme avec chauffeur". La société américaine Uber propose aux Parisiens depuis de ce 5 février un service dit de "covoiturage urbain" : un particulier peut conduire d'autres particuliers au volant de son propre véhicule, et ce en échange d'une rémunération.
Interrogé sur ce sujet ce 5 février sur i>Télé, Alain Vidalies, ministre en charge des Relations avec le Parlement et avocat de formation, spécialisé dans le droit du travail, compare ce dispositif à du "travail au noir" :
J’ai vu l’initiative, là. Généraliser, organiser le travail au noir d’une certaine façon, parce que proposer aux gens d’aller ensuite faire leur travail … je n’ai jamais été très enthousiaste sur le statut d’auto-entrepreneur et je pense que ce qu’il y a de mieux dans une société c’est que les gens dont c’est le métier, qui ont la formation pour faire ça, y compris les taxis, puissent bien faire leur métier.
Alain Vidalies plaide pour une augmentation du nombre de licences plutôt que pour ce type d'initiatives :
Je préférais qu’il y ait plus de licences de taxis plutôt que ça parte dans tous les sens comme ça. Ils ont droit comme d’autres à faire un métier avec une formation et un statut.
Avec le système proposé par la société Uber, rien n'oblige le chauffeur-amateur, hormis sa bonne foi, à déclarer ses revenus.
Les taxis traditionnels dénoncent depuis plusieurs mois une concurrence déloyale exercée par les VTC. Ces derniers proposent des courses sur réservation et ne sont pas soumis à la même réglementation que les taxis. Pas d'obligation de licence et pas de tarif réglementé. En retour, ces voitures avec chauffeur ne prennent pas de clients à la volée, dans la rue.
Afin de rétablir un équilibre, un décret a introduit un délai d'attente obligatoire de 15 minutes pour toute réservation de VTC. Disposition contestée par ces derniers auprès du Conseil d'Etat.