Ce lundi 12 avril, peu avant 11h et le Bureau national (BN) du Parti socialiste, les cadres du parti sont passés, comme d’habitude, devant les journalistes postés à l’entrée de Solférino. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’ambiance est des plus moroses. Morbide, presque.
Alexis Bachelay, député socialiste sortant éliminé, arrivé quatrième dans sa circonscription des Hauts-de-Seine avec 9,33% des suffrages, en a gros. Porte-parole de la campagne présidentielle de Benoît Hamon, il fustige :
"On ne va pas demander la tête de Jean-Christophe Cambadélis, elle a déjà roulé hier dans la sciure, on ne tire pas sur une ambulance. Il fait partie de cette génération qui doit passer la main.
"
Une déclaration qui passe mal dans l’entourage du Premier secrétaire du parti. Le conseiller régional Pierre Kanuty lui répond : "Tes propos sont tout ce que nos électeurs nous reprochent. Use ta verve pour aider les 60 du PS qui restent." Un peu plus tard, Alexis Bachelay lui répondra sur Twitter, précisant qu'il parle de "responsabilité collective".
Reprenez la phrase complète ok... Je parle de responsabilité collective, tout le monde est au tapis. Force et honneur à nos 60 camarades.
— Alexis Bachelay (@AlexisBachelay) 12 juin 2017
Jean-Christophe Cambadélis, lui aussi éliminé dès le premier tour des législatives, n’a pas encore fait savoir s’il démissionnera ou non de son poste à la tête du PS. Il a simplement déclaré : "Je ferai connaître ma décision le 18 juin".
Avant cette réunion à Solférino, l’ancienne ministre Laurence Rossignol semble tout aussi déboussolée : "Vous voulez que je fasse quoi, que je me flagelle ? Que je me jette dans la Seine ?", dit-elle, concédant un petit "La gauche va survivre". Pour sa part, l’eurodéputé Emmanuel Maurel se veut *un peu* moins défaitiste : "Vous voulez venir voir mourir la bête ? Elle n'est pas morte. Du moins pas encore !"
Puis il y en a que rien ne saurait abattre, comme Roberto Romero, conseiller régional Ile-de-France. Lui qui fut directeur de campagne adjoint du candidat socialiste à la présidentielle assure que "le PS, c'est le passé", se disant "concentré sur le 1er juillet" et le lancement du mouvement de Benoît Hamon. Avec Jean-Marie Le Guen pour qui le PS est "très clairement mort", la défaite aura réussi à mettre d’accord les deux gauches irréconciliables.