Claude Allègre est au moins resté fidèle à une de ses promesses : celle de faire campagne pour Nicolas Sarkozy. Dans Le Parisien du dimanche 15 janvier, l'ancien ministre de l'Education, tout en se défendant de soutenir le chef de l'Etat, envoie du lourd contre ses ex-camarades qui n'ont, selon lui, "pas l'ombre d'une idée".
Les trois casquettes du Mammouth
Sur ina.fr
Claude Allègre, qui aura bientôt 74 ans, est connue pour ses trois casquettes de :
- chercheur
Membre de l'académie des sciences, Claude Allègre a fait une longue carrière dans le milieu universitaire.
A lire (lien payant), l'enquête de Mediapart : "Au fait, Claude Allègre est il un si brillant chercheur ?"
- ancien-ministre de l'Éducation
Longtemps conseiller de Lionel Jospin sur les questions d'éducation, il en devient ministre entre juin 1997 et mars 2000. Quelques jours après son entrée en fonction, il se met à dos les syndicats de l'Éducations Nationale en déclarant dans les colonnes du Monde : "il faut dégraisser le mammouth".
- polémiste
Claude Allègre est le bon client qu'on invite à la télévision quand on a besoin d'un chercheur ne partageant pas les thèses sur le rechauffement climatique.
Très opposé à la taxe carbone, Claude Allègre aime utiliser sa liberté de parole contre ses bêtes noires dont Nicolas Hulot. Un "imbécile", un "marchand de soupe inculte".
Ce ralliement officiel à Nicolas Sarkozy pourrait aussi s'expliquer par le peu d'estime qu'il porte à François Hollande, qualifié en septembre dernier de "menteur""qui n'a jamais rien foutu" dans une interview à Nice Matin.
Sarko = Zorro
Sur Le Parisien
L'ex-ministre de Lionel Jospin publie Sarko ou le complexe de Zorro chez Plon. Il a donné à cette occasion une interview dans Le Parisien. Et ça balance. Sévère.
- Sur son soutien à Sarkozy :
Si Sarkozy est candidat UMP, je ne le soutiendrai pas. Mais s’il veut faire un gouvernement d’union nationale pour lutter contre la crise, je le soutiendrai publiquement. A condition qu’il y ait dans son programme des aspects de gauche, sur l’emploi, sur la taxation du travail.
- Sur François Hollande, qui n'a "aucune vision de l'avenir" :
Ce qu’a dit Mélenchon, qui le connaît très bien, sur le capitaine de pédalo, c’est vrai. On l’a vu au PS, il passe son temps à combiner. Regardez son équipe de campagne, ils sont 80! Jamais je ne l’ai entendu dire, dans les réunions internes, "je ne suis pas d’accord". Jamais. Il n’a aucune vision d’avenir.
Que ce soit Hollande ou son équipe, ils n’ont pas l’ombre d’une idée.
- Sur François Bayou, qui n'a "aucun courage" :
Le courage de François Bayrou, je l’ai vu quand il était ministre de l’Education nationale : il a donné le ministère aux syndicats!
Le retour d'une politique qui perd
Alors que Nicolas Sarkozy présente ses vœux jeudi au monde de l’éducation dans le fief de Jean-Pierre Raffarin, on apprend qu’il envisage sérieusement d’associer Claude Allègre à sa campagne. Claude Allègre est sans doute un des Ministre de l’Education Nationale préféré des Français toujours content de voir "bousculer le mammouth" mais pas celui des profs !
Claude Allègre aura pour mission de valider le nouveau coup de l’ouverture à gauche pendant que Claude Guéant ratissera sur la droite du candidat.
Curieuse décision de Nicolas Sarkozy… S’il avait une chance de récupérer quelques voix chez les profs (et avec des « si »…), il vient probablement de la perdre. Claude Allègre symbolise à lui tout seul l’échec dans la gestion de l’Eduction Nationale. Avec ses prises de position niant le réchauffement climatique, Claude Allègre symbolise aussi la négation des problèmes environnementaux et la nécessité d’une écologie politique. Curieuse ouverture ! Se mettre à dos les écolos…
En outre, " l’ouverture " symbolise le début du quinquennat de Nicolas Sarkozy qui devra avoir une partie de sa campagne sur le thème " j’ai vraiment changé cette fois, j’ai pris de la hauteur, nananère ". Il est singulier qu’il nous ressorte les vieilles recettes, les ficelles qui ont fait que les Français se sont montés contre lui, observant une négation de la politique et la création d’un gouvernement de communication… alors qu’il aurait tout intérêt à s’entourer d’économistes de renom et de gens sérieux.
Claude Allègre, avec ses petites phrases et sa popularité dans les médias, va occuper l’espace médiatique, mettant au second plan tous les efforts faits par Nicolas Sarkozy pour montrer sa nouvelle stature internationale de chef de l’état…
On n’a pas fini de rigoler…
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