Le jour où Hollande a explosé en vol

Publié à 11h32, le 05 janvier 2012 , Modifié à 23h03, le 05 janvier 2012

Le jour où Hollande a explosé en vol
Pour Delphine Dumont, la parole de François Hollande est décrédibilisée. (Reuters)

Erreur fatale. Pour notre blogueuse Delphine Dumont, le jour où François Hollande a imité Nicolas Sarkozy en le qualifiant de "sale mec" est à marquer d'une pierre blanche : c'est le jour où le candidat socialiste s'est décrédibilisé. A jamais.

  1. Bye-bye François Hollande

    Mardi, François Hollande, en imitant Nicolas Sarkozy, lui a fait dire "Je suis un sale mec". Un journaliste du Parisien, choqué, l'a répété. Depuis, dans un concert de mauvaise foi, la gauche s'ingénie désespérément à prouver qu'il n'y a pas là d'insulte et que c'est l'UMP qui fait des polémiques vaines.

    Ce qui m'intéresse dans cet épisode, c'est la façon dont François Hollande a explosé en vol.

    Quand Zinedine Zidane a donné un coup de tête à Marco Materazzi, il a définitivement détruit son image de gentil garçon.

    Mardi, quand François Hollande a insulté Nicolas Sarkozy, il a définitivement détruit son image d'homme politique digne et poli. La preuve en est que l'une des réactions les plus répétées a été le rappel du "Casse-toi, pov'con" du Président.

    Pour l'opinion publique, les propos de François Hollande sont totalement comparables à ceux prononcés au Salon de l'agriculture. Après avoir tant glosé sur la vulgarité supposée du chef de l'Etat, le candidat du Parti Socialiste ne peut désormais plus prétendre incarner la dignité qui sied à la fonction présidentielle. Sa façon de gérer sa faute montre à nouveau l'incapacité de François Hollande à affronter les difficultés et la réalité.

    On l'avait vu lors des débats de la primaire citoyenne et lors des négociations avec les Verts, le courage n'est pas sa force. Certains s'indignent de la réaction de l'UMP qui créerait une polémique inutile.

    Faut-il leur rappeler que cela fait partie du jeu politique et que, en d'autres occasions, le PS a fait exactement de même ? D'autres reprochent au journaliste du Parisien d'avoir dévoilé l'affaire et violé le "off". Il n'en est rien. François Hollande était en campagne, il recevait des journalistes à déjeuner, il était là pour exprimer ses idées. S'il ne voulait pas que certaines paroles soient publiées, il n'avait qu'à s'abstenir de les prononcer.

  2. Lire aussi sur Le Lab : "sale mec", ce qu'a vraiment dit Hollande

    Sur Le Lab

    D'après Le Parisien, François Hollande aurait lâché les mots "un sale mec" au sujet du président Sarkozy. Une version des faits corrigée par Alexandre Kara, chef du service politique d'Europe 1 et présent au moment des "faits". Toutefois, ce genre de propos "off the record", parfois brutaux, pourraient enflammer la campagne selon notre blogueur Guy Birenbaum...

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