Trois jours après Jean-François Copé, c'est au tour de François Fillon de s'exprimer sur la Syrie dans les pages du Figaro ce 13 août. Plutôt qu'une interview, l'ancien Premier ministre a préféré rédiger une tribune intitulée "Un peu de courage, Monsieur le Président !"
Il y estime que la solution à la crise syrienne passe en premier lieu par un dialogue avec la Russie - qui refuse toute sanction ou intervention - et demande à François Hollande de "prendre l'avion maintenant pour Moscou". Il conclut : "Qu'il prenne des risques, qu'il abandonne ses postures bourgeoises et atlantistes version guerre froide. Qu'il parle avec la Russie."
"Hollande ne se préoccupe que de sa normalitude"
Sur Le Figaro
Le Parisien du 11 août le laissait présager : c'est au tour de François Fillon d'appuyer Nicolas Sarkozy sur la crise syrienne et d'appeler à "la fin de l'immobilisme" de François Hollande. Le quotidien expliquait alors :
Nicolas Sarkozy a passé un coup de fil à François Fillon jeudi soir [le 9 août ndlr] pour prendre de ses nouvelles et discuter du dossier syrien.
L'ex-Premier ministre a promis à l'ancien président qu'il prendrait parole pour défendre sa position.
Il en a d'abord glissé quelques mots à Ouest-France lors d'une interview dans la Sarthe le 11 août, comme un avant goût de sa tribune à paraître deux jours plus tard :
La solution est en Russie. François Hollande doit payer de sa personne et se rendre à Moscou pour discuter, les yeux dans les yeux, avec Poutine. Je sais que ce sera difficile. Mais c’est lui qui a la clé.
Ce 13 août, l'ancien Premier ministre développe son propos à l'occasion d'une tribune dans Le Figaro. C'est dans ce même journal que son rival pour la tête de l'UMP, Jean-François Copé, a demandé à François Hollande de "rentrer de vacances" pour s'occuper de la Syrie lors d'une interview, trois jours plus tôt.
François Fillon, lui, se met directement à la place du président :
Si j'étais François Hollande, je prendrais l'avion maintenant pour Moscou, si possible avec Angela Merkel, et je chercherais à offrir à la Russie de véritables garanties sur sa sécurité et sur une relation de confiance avec l'Otan. (...)
L'ours russe n'est dangereux que quand il a peur.
L'ex-Premier ministre est persuadé que "le véritable verrou de ce conflit" est Vladimir Poutine qui oppose son veto à toute intervention internationale par peur d'une "contagion fondamentaliste à l'ensemble de la région, dont la Russie est la plus proche".
Plus tôt dans la tribune, François Fillon ne manque pas de valoriser, comme promis, la politique internationale de Nicolas Sarkozy :
Oui, il y a une grande différence entre la politique de Sarkozy et celle de Hollande : le premier prenait des risques, cherchait à renouveler une politique étrangère trop souvent synonyme d'immobilisme et de faux-semblants ; le second ne se préoccupe que de sa "normalitude" et préfère de beaucoup son image à la recherche de résultats !
L'intégralité de la tribune est à retrouver ici.