Journal de 20h, samedi 1er décembre sur TF1. Arnaud Montebourg assure qu'il ne démissionnera pas malgré l'échec de sa proposition de nationaliser le site d'ArcelorMittal à Florange. Il précise que "si ça avait été une question personnelle", il y aurait "songé sérieusement" mais que "c'est un combat pour la France et pour la reconstruction de notre industrie". Il conclut même :
De ce fait, la question devient indécente.
Indécente ? Ce 3 décembre, Libération raconte pourtant comment, quelques heures avant ce JT, Arnaud Montebourg était "prêt à rédiger sa lettre de licenciement". C'est le ministre du Redressement productif lui-même qui confie au quotidien :
Je lui ai dit [à François Hollande] que si rien n'était fait avant ce soir pour réparer les dégâts sur cette question de nationalisation, je ne resterai pas au gouvernement, et la dislocation va commencer.
Il m'a demandé de ne rien en faire.
Et Arnaud Montebourg de préciser comment le chef de l'Etat a "réussi"à le faire rester. Peu avant son passage au JT, François Hollande aurait autorisé son ministre à contredire en partie Jean-Marc Ayrault, en assurant que "la nationalisation temporaire restait sur la table, car c'est une arme dissuasive."
La veille, c'est en effet le désaveu du Premier ministre qui a failli faire démissionner Arnaud Montebourg. Alors que le ministre brandissait depuis plusieurs semaines l'arme d'une "nationalisation temporaire" de Florange, Matignon a expliqué que cette piste était "juridiquement hasardeuse et économique instable" avant d'annoncer un accord passé avec Mittal, groupe fortement critiqué par Arnaud Montebourg.
Autre problème : le ministre avait annoncé le 28 décembre à l'Assemblée l'existence d'un repreneur prêt à investir 400 millions d'euros pour l'aciérie ... une proposition là encore balayée par l'équipe du Premier ministre qui a jugé ce repreneur peu "crédible".
Un double soufflet qui, sans le rôle de tampon de François Hollande, a donc failli faire partir le ministre.