"J'ai lu ses déclarations, il dit que ce ne sont pas pour des raisons fiscales, mais j'aimerais bien qu'il explique pourquoi." Voilà la réaction d'Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, au fait que l'animateur Arthur délocalise ses affaires au Luxembourg.
Invitée de Canal Plus ce vendredi, la ministre ne semble pas croire aux explications du producteur-animateur qui a annoncé mercredi transferer ses activités dans le pays voisin :
Je connais bien le Luxembourg, ce n'est sans doute pas pour le climat.
Arthur a transféré de Paris sa holding AWCG afin de se développer à l'international, a-t-il justifié, mais va continuer de payer ses impôts en France selon un communiqué qui confirme les informations révélées par Mediapart.
Si Aurélie Filippetti refuse de commenter trop nominativement ce départ, "c'est du droit privé", explique-t-elle, elle met néanmoins en cause le "sens civique" de ceux qui font le choix d'exiler leurs affaires :
On constate qu'il y a des gens qui ont moins de sens civique que d'autre.
(...)
On est dans une période de crise, on a dit qu'il y avait des efforts à faire pendant deux ans, tout le monde doit se serrer les coudes.
(...)
Je dis qu'il faut avoir du sens civique quand on est en période de crise.
Et la ministre de la Culture et de la communication brandit la menace de l'aide au financement public :
Quand ces gens viendront frapper aux portes de télévisions françaises, il faudra être vigilants.
(...)
Si jamais il y a de l'argent public qui intervient, ou des chaines qui relèvent du service public, il faudra être vigilant, j'ai pas envie qu'on fasse de traitement de faveur à des gens qui ne se serrent pas les coudes avec l'immense majorité des Français.
(...)
Le système de financement, c'est un système qui a été mis en place après la guerre. C'est unique au monde, c'est un système très vertueux ou on encourage ceux qui produisent des films, des premiers films, c'est ce que je veux préserver. Ca se fait avec les chaînes de télé, si le service public intervient, il faut qu'on ait des conditions.
Du côté d'Arthur, sa société a explique que "toutes les sociétés françaises du groupe acquittent leurs impôts en France et continueront de le faire à l'avenir". Et de préciser : "il en va de même pour son président Jacques Essebag, dit Arthur, qui est résident fiscal français".