LOBBYING - La ministre de la Culture a fermement répondu, ce jeudi 18 octobre, à un texte présenté comme "un courrier au gouvernement" que le géant de l'informatique Google aurait, selon l'AFP, qui en a révélé une partie du contenu, fait parvenir à "plusieurs cabinets ministériels".
Aurélie Filippetti, réagissant à cette missive - qui menace de ne plus référencer des sites de médias français si le gouvernement décidait d'une "taxe Google" - assure ainsi, très ferme :
"Je suis un peu surprise par le ton de cette correspondance, qui s'apparente à une menace.
"
Ce n'est pas avec des menaces qu'on traite avec un gouvernement démocratiquement élu.
Une antienne qu'elle a également entonné auprès du Monde, qui l'a sollicitée pour une réaction sur le sujet dans l'après-midi.
Problème?
La même dépêche AFP explique que ... Aurélie Filippetti "n'a pas encore reçu ce courrier".
Et pour cause : d'après les informations du Lab, le courrier n'est pas une "lettre", mais "une note", qui ne comporte de fait aucun destinataire.
Celle-ci a d'ailleurs été envoyée par mail, dans le cadre d'une pratique de lobbying musclée - avant d'être rendue publique, par Google France, dans un billet signé du directeur des Affaires institutionnelles français, sur l'un des blogs dédié à sa communication, dans la soirée de jeudi.
"Au poker, on appelle ça faire tapis ...", commente ainsi au Lab une source gouvernementale, relevant que la diffusion de la missive de Google intervient au lendemain d'une prise de position définitive d'Aurélie Filippetti sur le sujet, devant les députés de la commission des Affaires culturelles, et de l'annonce, par Fleur Pellerin, dans Le Figaro, d'une discussion franco-allemande sur la question.
Edit, 21h50: diffusion de la note par Google France.