Aurélie Filippetti se demande si les "légitimistes", soutiens de Hollande et Valls, veulent le départ des "frondeurs" du PS

Publié à 11h01, le 17 juin 2015 , Modifié à 11h01, le 17 juin 2015

Aurélie Filippetti se demande si les "légitimistes", soutiens de Hollande et Valls, veulent le départ des "frondeurs" du PS
Aurélie Filippetti. © LIONEL BONAVENTURE / AFP

RÉSISTANCE - Un congrès étouffé et rondement mené par Jean-Christophe Cambadélis. La jubilation de Manuel Valls qui y a vu une validation de sa ligne politique. Des annonces jugées libérales sur les PME et les TPE. Et enfin, le nouveau recours au 49-3 sur la loi Macron sans prise en compte des réticences de la gauche du PS. Trop, c’est trop pour les frondeurs qui voient dans cette accumulation sur un laps de temps très court une volonté de pousser la gauche du PS à quitter la rue de Solférino.

Invitée d’iTélé, mardi 16 juin, l’ancienne ministre devenue frondeuse Aurélie Filippetti s’est interrogée sur les intentions de la ligne majoritaire vallso-hollandaise au sein du PS. Sur ce que des tenants de la motion B portée par Christian Paul estiment être des "provocations". Des provocations destinées à les pousser en dehors du parti ou du groupe parlementaire ? "Certains y pensent", répond Aurélie Filippetti. Qui développe :

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Certains en ont discuté. Ça prouve d’ailleurs l’état de désarroi et de déception dans lequel on peut se trouver aujourd’hui. En même temps, c’est vrai que, finalement, c’est peut-être ce qu’attendent ceux qui aujourd’hui mènent la ligne du gouvernement. Peut-être qu’ils attendent que nous partions.

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Mais ne comptez pas sur les frondeurs du PS pour déclarer forfait et laisser le champ libre à Manuel Valls dont ils rappellent régulièrement qu’il n’a fait que 5% à la primaire du PS en 2011. Et assurent qu’il n’est pas majoritaire, ni populaire, chez les militants et les "sympathisants" socialistes.

"Maintenant, on entre en résistance", pouvait-on entendre de la part de certains frondeurs dans les couloirs du congrès de Poitiers tandis qu'un membre du conseil national du PS confiait au Lab à propos des mesures annoncées sur les TPE :

 

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Disons que ce sont des mesures pour nous énerver et nous pousser dehors... Jusque là, rien de nouveau.

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Et Aurélie Filippetti d'ajouter :

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Nous, on est là pour rappeler que c’est nous qui sommes les plus fidèles au programme, à la vision qui était celle qui a permis la victoire de la gauche en 2012. On n’est pas là pour faire tomber le gouvernement.

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"On fait semblant que tout va bien", déplore encore la députée de Moselle pour qui "le PS est devenu un village potemkine" :

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On essaye de montrer que derrière les façades, les jolies façades repeintes, il y a une réalité qui est celle des chômeurs. On a décidé de continuer le combat, à la fois au sein du Parti socialiste, et aussi dans toutes les instances ou on pourra avoir des liens, nouer des relations avec ceux qui sont de gauche dans ce pays et qui sont déçus par la politique qui est menée.

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Signe de l’exaspération de l’aile gauche du parti, mardi matin, avant l’annonce du 49-3, certains s’étaient interrogés, pour la première fois, sur l’opportunité de voter la censure de Manuel Valls.

Du rab sur le Lab

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