ACCUSATION- Les voix favorables au mariage gay sont étouffées à droite, constate Roselyne Bachelot. Invitée sur France 2 ce vendredi 11 janvier, celle qui a toujours milité en faveur de l’égalité des droits, estime que les positions contradictoires sont volontairement tues, pour "ressouder" une opposition fragilisée :
Ceux qui pourraient y être favorables sont invités à taire leurs différences pour bénéficier d’une opportunité politique.
Roselyne Bachelot, seule élue RPR à se montrer ouvertement favorable au projet de loi sur le Pacs en 1999, revendique quant à elle sa liberté de penser à l’encontre des injonctions de son parti, soucieux de resserrer les rangs autour de cette question, "en partie par calcul politique" :
Je ne prends pas mes ordres sur tel ou tel sondage, ni sur telle ou telle manifestation.Je me suis battue pour le Pacte d’union civile à une époque ou ça n’intéressait ni la droite ni la gauche.
L’ancienne ministre de la Santé voit beaucoup de points communs entre les deux périodes : le projet de loi sur le Pacs faisait suite à une lourde défaite de la droite, lors des législatives de 1997. Comme aujourd'hui, le débat qui s'en était suivi avait permis de fédérer l’opposition autour d’une question de société, rappelle Roselyne Bachelot.
Beaucoup à droite avaient alors" renoncé à leurs convictions" par intérêt politique, regrette-t-elle :
Certains qui étaient tentés de voter pour ont renoncé à leurs convictions. Je pense que sur des sujets de société, les convictions doivent l’emporter. On ne prend pas ses ordres dans les sondages.
L’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, se rappelle avoir vu quelques années plus tard, « les même qui étaient opposés au Pacs » dire qu’ils s’étaient trompés et "se replier en rase campagne". A ses yeux, la droite regrettera également son opposition au mariage gay.
Si certains membres de l’opposition sont favorables au mariage pour tous, ils doivent le faire savoir dès à présent, estime-t-elle. Persuadée que le "mariage va très probablement s’installer", Roselyne Bachelot met en garde :
Vous direz dans quelques années à vos enfants homosexuels, qui pourront s’être mariés “qu’est-ce qui nous a pris, pourquoi avons-nous fait ca?”