C'est certainement le point le plus marquant dans la poursuite de la crise à l'UMP : rien ne fuite. Après onze jours passés sous l'oeil des caméras, chaque camp réagissant immédiatement aux propositions de l'autre, Jean-François Copé et François Fillon ne discutent plus qu'à huis clos. Et ce qu'ils se disent reste, pour le moment, tenu secret.
C'est d'ailleurs avec un certain amusement que le porte-parole de François Fillon s'est targué ce 5 décembre sur France inter ... de ne rien savoir :
Je ne sais rien ! Personne ne sait, c’est ça qui est nouveau d’ailleurs.
Je vois François plusieurs fois par jour et je lui dis : "Surtout, tu me dis ce que je dois savoir". Ce qui me permet deux choses : Eviter de prendre les gens pour des imbéciles qui se disent que je dois savoir quelque chose alors que je ne sais rien (sic). Et être très clair dans les messages que je délivre.
Ce sont deux hommes qui ont décidé de discuter ensemble, sans entourage. Ca change beaucoup, il n’y a pas de fuite, il n’y a pas "l’entourage qui dit que" ...
Jérôme Chartier ajoute qu'on devrait "savoir dans la semaine" et qu'il ne sait pas si "la fumée sera blanche ou grise". Autrement dit, toutes ces discussions à huis clos peuvent encore déboucher sur un désacord. Mais, précise :
S’ils se revoient, c’est que ça doit sans doute progresser.
Même son de cloche dans le camp Copé. Au même moment, c'est Michèle Tabarot qui s'exprimait sur Canal Plus :
Jean-François Copé et François Fillon se retrouvent aujourd’hui une nouvelle fois. Si ça n’avançait pas, il ne se reverrait plus.
Celle qui est devenue secrétaire générale de l'UMP ne dira rien non plus sur les avancées des négociations mais prend soin de souligner qu'elle ne lâche rien sur les conditions de son clan : un nouveau vote d'accord, mais pas avant les municipales de 2014. Or il s'agit très précisément du point de tension entre les deux parties.
Jean-François Copé a proposé de faire un vote après 2014 pour permettre aux militants de se remettre au travail. Nous avons la volonté de nous remettre au travail politique avec une vague bleue à organiser. Organiser des élections en ce moment serait assassin pour notre famille politique.
Ca ne me pose pas de problème de retourner devant les électeurs mais il faut être vigilant sur le calendrier. Ce serait inconscient de repartir sur une procédure de parrainage, de campagne électorale et d’élection.
Micèle Tabarot mouche ainsi les espoirs des "non-alignés" qui militent pour une nouvelle élection dès "le printemps 2013" et, pour certains comme Bruno Le Maire, pour un changement des statuts, d'autres candidats et de nouvelles règles du jeu.
La lieutenante de Jean-François Copé sous-entend même que ces "non-alignés" ont leurs propres intérêts dans l'affaire, tout particulièrement NKM et Bruno Le Maire :
Ils ont été candidats et l’un et l’autre, ils n’ont pas eu les parrainages ... je me dis que quelque part ça les anime aussi.