Crise à l'UMP : la seconde chance des recalés ?

Publié à 13h47, le 04 décembre 2012 , Modifié à 13h25, le 05 décembre 2012

Crise à l'UMP : la seconde chance des recalés ?
Bruno Le Maire, NKM et Henri Guaino lors de la réunion des pré-candidats le 15 septembre en Haute-Savoie (montage via Maxppp)

Qu'elle se déroule début 2013, au printemps 2013 ou après les élections municipales de 2014, une nouvelle élection pour la présidence de l'UMP est plus que jamais d'actualité. Les camps rivaux sont en pleines négociations pour s'accorder sur les modalités et la date de cette deuxième tentative mais une chose semble acquise : si V2 il y a, les règles du jeu doivent être modifiées au préalable via une amélioration des statuts. Ce qui devrait favoriser le retour de certains disqualifiés ...

Avant même la crise entre Jean-François Copé et François Fillon, beaucoup ont critiqué les conditions de l'élection et tout particulièrement la difficulté pour un pré-candidat de réunir le nombre de parrainages nécessaires. Il s'agit là d'un des points modifiables par de nouveaux statuts : baisser le seuil de parrainages requis, faciliter l'obtention de signatures via Internet etc.

Ces nouvelles règles changeraient la donne pour les disqualifiés de septembre. Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire ont fait savoir qu'ils avaient frôlé les 8.000 soutiens requis. Un échec parfois à quelques jours près, assuraient-ils alors. Henri Guaino, lui, n'avait pas tenu de comptes mais avait estimé qu'aller chercher 8.000 parrainages était "impossible".

Ceux-là sont les premiers favorables à un changement des règles. Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet ont réussi à fédérer un groupe députés pour soutenir leur cause : les "non-alignés". Dans un communiqué cité par l'AFP, le groupe réclame ce 4 septembre une "nouvelle élection au printemps 2013", pour que la scission ne perdure pas, ainsi que la tenue d'un "congrès de l'UMP" préalable qui aurait pour rôle de "redéfinir les statuts".

Bruno Le Maire l'a expliqué le matin-même sur France Info :

Ca ne peut pas être une élection entre Jean-François Copé et François Fillon, tout le monde l’a compris.

Les mêmes causes produiront les mêmes effets. Si vous repartez avec les mêmes règles, les mêmes statuts, les mêmes candidats, ça va repartir dans une guerre contre l’un et l’autre.

Je souhaite un vrai processus avec un congrès de l’UMP, de nouvelles règles et de nouveaux statuts pour l’élection et une élection qui donne toute la légitimité nécessaire.

Bruno Le Maire a cependant refusé de parler de son rôle dans cette nouvelle élection. Y serait-il candidat ? "Ce n'est pas du tout le sujet, je ne le sais pas".

Invité de BFMTV le même jour, Henri Guaino n'a pas non plus parlé à la première personne mais a fait comprendre qu'un nouveau scrutin engendrerait plusieurs tours, donc plusieurs candidats :

Il faut rendre vite la parole aux militants, c’est pour cela que le référendum n’est pas une mauvaise idée. Ensuite il faudra du temps, changer les statuts, faire une campagne de premier tour puis et, si tout va bien, de second tour.

La cote de popularité des deux anciens candidats s'étant fortement dégradée, une nouvelle élection dans les prochains mois pourrait aiguiser les appétits.

[Edit 15h00] Les "non-alignés" ont tenu une conférence de presse ce 4 décembre à midi. Contrairement à ce qu'indiquait leur communiqué [et Bruno Le Maire], l'idée d'un congrès préalable au nouveau vote n'a pas été évoquée. Interrogée sur le sujet, NKM a précisé :

La méthode pour arriver [à un nouveau vote] est assez secondaire. Les statuts prévoient un comité des sages, ça convient. S'il faut un congrès pour valider une nouvelle méthode, cela convient aussi.

[Edit 5 décembre] Invitée de Radio Classique, NKM a fait comprendre que - même si un nouveau vote sans nouveau candidat serait déjà un bon point - elle a une préférence pour un scrutin avec plusieurs concurrents :

A partir du moment où il y a nouveau vote, il y aura deux solutions. Soit on considère que c'est juste le vote qui a été raté et on reprend les deux mêmes candidats [...] c’est mieux que rien.

Soit on considère que c'est l'ensemble de l'élection qui est ratée. A ce moment-là, il faut la rouvrir et, manifestement, c'est plutôt le souhait de nos militants qui, pour beaucoup, nous font passer le message.

>> A relire sur Le Lab :

NKM, Bruno Le Maire et Henri Guaino, alors pré-candidats, s'étaient retrouvés lors d'un meeting commun en Haute-Savoie le 15 septembre pour exposer leurs programmes. François Fillon était présent ainsi que Luc Chatel pour représenter Jean-François Copé.

Le Lab avait suivi leurs interventions, à retrouver ici.

Du rab sur le Lab

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