Tribunes de stades et cabinets ministériels : même combat. Dans les colonnes du Monde, des hauts fonctionnaires se lâchent sur Jean-Marc Ayrault. Jusqu'à filer la métaphore footballistique : "Il y a un petit écart de niveau, y compris des équipes. Renaud-Basso face à Macron, c'est Le Havre contre le Real Madrid...", lache un conseiller du président.
Odile Renaud-Basso est directrice adjointe du cabinet de Jean-Marc Ayrault alors qu'Emmanuel Macron est le secrétaire général adjoint de la présidence de la République. Une manière d'attaquer directement le Premier ministre.
Jean-Marc Ayrault est accusé d'être une capitaine qui a du mal à s'imposer. Sévère, l'un des poids lourds du gouvernement essaie de relativiser :
C'est vrai que Jean-Marc n'a aucun charisme et qu'il parle mal, mais il est resté un animateur d'équipe formidable. Est-il un bon premier ministre ? Si l'on entend par là quelqu'un qui sait s'opposer au président, il n'y en a eu qu'un seul dans l'histoire politique récente, c'est Pompidou.
"Est-il taillé pour le job", s'interroge un ministre dans les colonnes du quotidien du soir. "Ce n'est pas quelqu'un qui est prêt à renverser la table. Au conseil, on est obligé de tendre l'oreille quand il parle. Il n'aime pas le risque. Or quand tu as un gros grain, tu dois quand même enprendre, des risques...", conclut-il.
La semaine dernière, Jean-Marc Ayrault s'était distingué … par sa discretion. Le Premier ministre a été absent ou en retard sur les deux sujets phares de la semaine et a dû faire le service-après-vente du budget 2013 avec un argument contesté.