"Bayrou, c'est comme le Sida... Quiconque le touche meurt !" Mercredi 8 avril, Le Parisien rapportait ces propos attribués à Nicolas Sarkozy. Une phrase que l'ancien chef de l'État a, selon le quotidien, prononcée "devant quelques proches" mais catégoriquement démentie par l'intéressé. Ce dernier a même enclenché des "poursuites judiciaires" contre le journal. Mais cette réaction ferme de Nicolas Sarkozy n'est intervenue que dans un second temps.
Retour sur la communication de crise de l'ancien chef de l'État devant la polémique, au cours de la journée de mercredi.
# Ce qu'écrit Le Parisien
Dans un article (payant) consacré aux "centristes divisés face à l'UMP", Le Parisien écrit : "Quant aux relations entre Bayrou et Sarkozy, elles sont toujours aussi mauvaises. 'Bayrou, c'est comme le Sida... Quiconque le touche meurt !' a confié l'ancien chef de l'État devant quelques proches".
Le Lab relaye ensuite la phrase dans un article publié à 8h37.
# L'entourage de Sarkozy dément
La première réaction n'est pas venue de Nicolas Sarkozy lui-même mais de Véronique Waché, sa conseillère presse et communication. À 11h42, elle écrit :
Démenti ferme et absolu face aux propos attribuées de façon inadmissible et mensongère par @leParisien_pol à @NicolasSarkozy sur @bayrou
— Véronique Waché (@VeroniqueWache) 8 Avril 2015
Au même moment, Nicolas Sarkozy participe à une réunion avec les présidents UMP de conseils départementaux. Pas la tribune idéale pour réagir à un article de presse et à une polémique qui commence à gonfler.
# Sarkozy dément sur Facebook
Il faudra encore attendre plusieurs heures pour que Nicolas Sarkozy réagisse officiellement. Et c'est via son moyen de communication favori que le président de l'UMP le fait. À 18h52, Nicolas Sarkozy écrit un post Facebook, dans lequel il fait part de sa "stupéfaction" et de son "écœurement" devant ces propos qu'il assure n'avoir "jamais tenus". Il annonce également des poursuites judiciaires contre Le Parisien (l'auteure de l'article ainsi que le Directeur de la publication) et "tous ceux qui ont reproduit ou reproduiront ces allégations mensongères".
Un post qu'il a également relayé sur Twitter une vingtaine de minutes plus tard :
Face à des allégations mensongères, j’engage des poursuites judiciaires à l'encontre de @le_Parisien -NS https://t.co/nigNqxnzLg
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) 8 Avril 2015
Pas suffisant pour calmer l'indignation qui se propage notamment chez les politiques :
Il y a quelques années, vous m'avez souvent serré la main M.#Sarkozy et vous n'êtes pas mort. Et, oui, je vis avec le #sida depuis 27 ans...
— Jean-Luc Romero ✏️ (@JeanLucRomero) 8 Avril 2015
#Sarkozy qq jours après le Sidaction, toujours à la hauteur de son statut d'ancien président... #bayrou#sida
— Olivier Faure (@faureolivier) 8 Avril 2015
Les associations sont également outrées, à l'image d'AIDES qui "exige des excuses" de Nicolas Sarkozy et invite les internautes à inonder l'ancien Président de messages de protestation :
AIDES dénonce le dérapage ignoble de Nicolas #Sarkozy, digne des pires heures de JM Le Pen
http://t.co/1Hmj20d2zKpic.twitter.com/CgB73U9hBO
— Association AIDES (@assoAIDES) 8 Avril 2015
# Sarkozy répond à AIDES sur Twitter
Dans la foulée de sa communication sur Facebook, le président de l'UMP répond ensuite directement, mais de façon publique, à l'association sur Twitter. Plusieurs messages, dans lesquels il dément à nouveau ces propos, explique qu'il "pense en ce moment à toutes les personnes frappées par le fléau du SIDA et blessées aujourd'hui par cette polémique diffamante" et se dit "profondément" blessé :
.@assoAides Je démens catégoriquement et avec force les propos qui me sont prétendument attribués.
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) 8 Avril 2015
.@assoAides Je pense en ce moment à toutes les personnes frappées par le fléau du SIDA et blessées ajd par cette polémique diffamante.
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) 8 Avril 2015
.@assoAides C'est une polémique diffamante qui abaisse le débat démocratique et qui me blesse aujourd'hui profondément.
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) 8 Avril 2015
Personne ne doit douter de mon respect, de ma compassion et de mon soutien vis à vis de tous ceux qui souffrent de la maladie.
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) 8 Avril 2015
.@assoAides A vous comme à toutes les asso qui se battent pour aider les malades et leurs proches, vous pouvez compter sur mon soutien.
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) 8 Avril 2015
Une mise au point dont l'association a aussitôt pris acte, considérant "l'incident" comme "clos" :
´@NicolasSarkozy Dont acte. Merci pour votre message, l'incident est clos.
— Association AIDES (@assoAIDES) 8 Avril 2015
Sans pour autant supprimer son premier message indigné.