Bernard Cazeneuve estime que le FN fait le jeu de Daech : créer des "fractures" au sein de la société française

Publié à 11h43, le 18 juillet 2016 , Modifié à 11h55, le 18 juillet 2016

Bernard Cazeneuve estime que le FN fait le jeu de Daech : créer des "fractures" au sein de la société française
© Capture d'écran RTL

L'opération "points sur les I" du gouvernement continue. Après un long communiqué dimanche 17 juillet en réponse à l’intervention de Nicolas Sarkozy qui, sur TF1, estimait que depuis 18 mois, tout n'avait pas été fait  pour lutter contre la menace terroriste, Bernard Cazeneuve poursuit son offensive. Sur RTL ce 18 juillet, il répond à toutes les critiques. Il s'exprime notamment sur Marine Le Pen, qui a demandé samedi 16 juillet sa démission . Il lui répond qu'elle peut toujours attendre et explique : 

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C'est précisément parce qu'elle le demande que je ne le ferai pas et je le ferai d'autant moins que Marine Le Pen n'a voté aucune loi anti-terroriste. Il faut que les Français comprennent que ceux qui parlent le plus fort sont généralement ceux qui sont le plus dans la manipulation et que l'outrance sert généralement des desseins politiques qui ne sont pas ceux que la République doit poursuivre dans l'affirmation de ses valeurs et de ces principes. 

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Il énumère les lois que la leader frontiste n'a pas appelé à voter  : PNR, loi sur le renseignement, loi anti-terroriste. Il analyse cette position :

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Pourquoi Marine le Pen a été contre toutes ces lois? Parce que Marine Le Pen n'a qu'un discours, c'est de pointer les musulmans de France et de créer au sein de la société française des divisions, des antagonismes, des fractures insurmontables. C'est à dire que lorsque Daech espère à travers les attentats qu'il commet créer des blessures et des fractures irréparables dans la société française, d'antagoniser la société française jusqu'à créer des tensions qui pourraient nous conduire au pire et bien nous avons une formation politique en France qui tend la main à la division et bien ça, ça doit être dit.

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Un peu plus tôt, il apporte des éléments en réponse aux déclarations de Christian Estrosi, ancien maire de Nice et président de PACA qui estime que les mesures de sécurité étaient insuffisantes pour protéger la Promenade des Anglais. Il n'aurait pas été écouté. Ses mises en garde balayées. Des propos relayés dimanche par Nicolas Sarkozy. Bernard Cazeneuve répond :      

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J'ai entendu beaucoup de choses. Il importe que l'on puisse dire la vérité de façon claire aux Français. Je redis très solennellement que l'ensemble des dispositifs qui étaient prévus pour le 14 juillet à Nice ont fait l'objet de réunion, dont j'ai les comptes-rendus, avec la ville de Nice qui était l'organisateur de ce feu d'artifice, de manière à ce que la sécurité soit assurée et les effectifs qui ont été indiqués par le préfet et le directeur départemental de la sécurité publique sont bien les bons et j'ai la liste précise et nominative de l'ensemble

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Bernard Cazeneuve se dit "profondément choqué" par ces mises en cause. Il reprend les éléments du communiqué publié dimanche soir pour faire une mise au point sur les propose de Nicolas Sarkozy et s'interroge : 

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Jusqu'où peut aller le discours politique ? Même si je comprends qu'il y a une primaire qui ne facilite pas les raisonnements secondaires.  

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Les propos du ministre de l'Intérieur ont fait réagir le numéro deux du FN Florian Philippot, qui s'est exprimé sur Twitter :

Le député RBM du Gard Gilbert Collard a quant à lui estimé qu'avec de tels propos, Bernard Cazeneuve divisait les Français :

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