Bernard Cazeneuve ne "veut pas être le ministre des impôts"

Publié à 11h22, le 26 mai 2013 , Modifié à 11h47, le 26 mai 2013

Bernard Cazeneuve ne "veut pas être le ministre des impôts"
Bernard Cazeneuve lors du Grand Rendez-vous du 26 mai 2013. (Capture d'écran i>Télé)

PROMIS, JURE - Bernard Cazeneuve, ministre du Budget depuis la démission de Jérôme Cahuzac il y a deux mois - et non pas "deux ans", comme le dit Jean-Pierre Elkabbach par lapsus en tout début d'interview -, était dimanche l'invité du "Grand Rendez-vous" Europe1/i>Télé/Le Parisien.

Il a à cette occasion martellé qu'il ne "voulait pas être" le ministre du Budget qui augmenterait les prélèvements, une critique fréquemment faite au gouvernement de François Hollande depuis un an.

Bernard Cazeneuve a voulu afficher sa détermination :

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Je ne veux pas être le ministre du Budget qui ajustera les équilibres budgétaires par les impots, je ne le serai pas.

Je ne veux pas être le ministre des impôts, ce qui veut dire par conséquent  que je privilégie dans les années qui viennent l'ajustement du budget de la France par les économies, par la diminution de la dépense publique.

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Le ministre du Budget détaille alors la marche qu'il compte suivre :

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L'objectif pour moi il est très clair, c'est la feuille de route qui m'a été confiée par le Président et par le Premier ministre c'est à dire 2/3 d'économies et 1/3 d'augmentation des recettes, dans laquelle il y a la volonté du gouvernement de s'engager résolument contre l'évasion fiscale.

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Et de risquer une définition du socialisme pour étayer son propos :

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Je suis le ministre du réel. Le socialisme ca consiste à partir du réel pour aller à l'idéal, la réalité c'est que je vais équilibrer le budget 2014, essentiellement par les économies, à hauteur de 14 milliards.

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Bernard Cazeneuve arrivera-t-il à ne "pas être" le ministre des impôts ? En  septembre 2012, son prédécesseur Jérôme Cahuzac avait pris un engagement similaire, quoique plus catégorique au même micro d'Europe 1 : "Pas d'effort fiscal supplémentaire" après 2013 "car le président de la République s'est engagé à la stabilité".

Mais devant le contexte économique du pays, le gouvernement avait du par la suite, par l'intermédiaire de Pierre Moscovici, faire amende honorable. En avril 2013, le ministre de l'Economie avait en effet indiqué au micro de France Inter "une augmentation des prélèvements obligatoires qui annoncée de 0,2 à 0,3 point, c'est plutôt de l'ordre de six milliards" pour l'année 2014.

[BONUS TRACK] : UNE "PERFIDIE SANS LIMITE"

L'interview de Bernard Cazeneuve s'est déroulé dans une ambiance un peu tendue, ponctuée d'échanges musclés et d'interruptions de phrases. Une légère tension qu'a relevée sur Twitter la ministre du Logement Cécile Duflot, au cours de l'émission.

Et il s'agace à peine :) RT @frederiqueta : Tiens c'est @bcazeneuve qui est invité du talk show " c'était mieux avant" diffusé par #europe1

— Cécile Duflot (@CecileDuflot) 26 mai 2013

A la suite de ce tweet, Bernard Cazeneuve a montré un peu plus d'"agacement", au point d'accuser Jean-Pierre Elkabbach, le journaliste chargé de l'interview, de faire preuve d'une "perfidie sans limite". On refait le film de cette toute fin d'interview.

En guise de conclusion, le journaliste fait ce constat :

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Le mot qui a été le plus employé, c'est la "réalité", comme s'il y avait eu la découverte, à la Christophe Collomb, de la réalité.

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Le ministre rétorque alors, provoquant les rires du public :

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Vous êtes d'une perfidie sans limite, vous...

On passe une heure à essayer de vous convaincre, et "pouf !" à la fin, vous terminez comme vous venez de le faire...

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Jean-Pierre Elkabbach se défend... et persiste et signe :

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Mais pas du tout ! Vous l'avez illustré parfaitement ! Christophe Collomb... Bernard Cazeneuve.

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Et Bernard Cazeneuve de conclure, mi-figue, mi-raisin, avant que l'antenne soit rendue :

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Mais c'était quand même une émission sympathique, et je l'ai faite avec bonheur.

"

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