La droite galère à défendre son champion dans l’affaire dite du "Penelope Gate". Chaque jour survient, d’une personnalité différente, un argument étonnant, voire contradictoire avec des déclarations précédentes.
Ce mardi 31 janvier, Bernard Debré raconte, au micro de LCP, le jour où il a découvert que Penelope Fillon était l’assistante de son mari. Pas la collaboratrice du député, comme l’a révélé Le Canard Enchaîné, mais l’assistante du… Premier ministre. Le député filloniste a déclaré :
"Écoutez, je vais vous raconter simplement ce qui m’est arrivé. Un jour, je voulais inaugurer une cellule, un endroit humanitaire pour remettre d’aplomb les femmes qui sont dans la rue. Je téléphone à François [Fillon, ndlr]. Il était Premier ministre, hein. Et je lui dis : 'François, est-ce que tu peux venir ?' Il me dit : 'Ah non, je t’envoie mon assistante'. Je lui ai répondu, très simplement : 'Je ne veux pas de ton assistante !' Il m’a dit 'Oui mais c’est ma femme'. Je dis : 'ça change tout, alors envoie-la'. Et elle est venue, elle a fait des photos, elle a fait un discours, voilà. C’est comme ça que j’ai appris qu’elle était assistante.
"
Quand @Bernard_Debre raconte le jour où il a découvert que Penelope Fillon était la collaboratrice de @FrancoisFillon#DirectANpic.twitter.com/L77fDLdOJ1
— LCP (@LCP) January 31, 2017
Bernard Debré dévoile donc 1/ que Penelope Fillon a aussi travaillé pour son mari lorsque celui-ci était à Matignon, une information jusque là inconnue et 2/ que lui-même ignorait que François Fillon, dont il est pourtant proche, employait son épouse comme assistante parlementaire/ministérielle.
Mais en révélant ceci, Bernard Debré prend bien soin de préciser ce qu’a fait Penelope Fillon lors de l’inauguration de cette "cellule humanitaire", prévenant ainsi un futur soupçon putatif d’emploi fictif. L’élu de Paris ne précise d’ailleurs pas si cet emploi était rémunéré. À noter d'ailleurs que, pour cette période, Penelope Fillon était rémunérée par Marc Joulaud, suppléant de son mari, comme assistante parlementaire.
[EDIT 15h35]
Comme nous l'a signalé un internaute, Bernard Debré avait déjà dégainé cette anecdote le 25 janvier sur RTL. Mais cette première version se déroulait en "2002 ou 2003", soit à l'époque François Fillon était ministre des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité.
À vouloir défendre à tout prix son champion, le député de Paris s'emmêle un peu les pinceaux en recyclant un événement survenu en réalité entre 2007 et 2012, lorsque François Fillon était à Matignon, comme Bernard Debré l'a confirmé au Lab. Quoi qu'il en soit, sa défense ne répond pas aux soupçons d'emploi fictif qui pèsent sur Penelope Fillon en tant qu'assistante parlementaire (et pas ministérielle).