Avant que ne sorte "l'affaire Penelope Fillon", le seul dossier qui jetait une ombre sur la candidature était celui de son activité de conseil, très lucrative et très discrète. Juste avant d'être élu député de Paris en 2012, François Fillon avait déposé les statuts de sa société de conseil, 2F Conseil. Selon Le Canard Enchaîné, fin novembre, l'entreprise de François Fillon a réalisé plus d'un million d'euros de chiffre d'affaires entre 2012 et 2015. Avec un seul salarié, un certain… Fillon François, qui a donc pu se verser un salaire de 17.600 euros par mois. Une jolie somme à laquelle s'ajoute le traitement de député reçu chaque mois : 5.357 euros. Et tout cela sans que l'identité des clients du "conseiller" devenu candidat à la présidence de la République ne soit connue.
Aujourd'hui pas plus qu'hier, on ne saura quoi que ce soit de ces clients. Mais le fidèle filloniste Bruno Retailleau, interrogé à ce sujet mardi 31 janvier sur BFMTV, tient tout de même à apporter une précision majeure : il n'y a ni "organisation", ni "entreprise" russe dans cette affaire. Et encore moins Vladimir Poutine himself, dont on connaît la proximité certaine avec l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy. Le patron des sénateurs LR et président de la région Pays-de-la-Loire a cet échange avec Jean-Jacques Bourdin :
"- Bruno Retailleau : Il a donné des conférences, il a donné des conseils...
- Jean-Jacques Bourdin : Peut-être pour une banque russe ?
- Bruno Retailleau : Non, non, je l'ai questionné parce qu'il y a quinze jours, le bruit courait que c'était même l'État russe. Il m'a dit : 'Il n'y a pas une société russe, il n'y a pas un groupe russe, il n'y a pas l'État russe.' Les choses sont claires.
- Jean-Jacques Bourdin : Rien avec la Russie ?
- Bruno Retailleau : Non, rien avec la Russie.
"
Il ajoute :
"Le bruit qui courait, qui est une fausse rumeur, c'était : russe. Et c'est pas l'État russe, c'est pas monsieur Poutine.Voilà. Y'a pas monsieur Poutine. [...] Aucune entreprise, aucune organisation, et pas l'État russe.
"
Voilà qui est net et sans ambiguïté. On ne sait en revanche pas exactement à quelle "rumeur" Bruno retailleau fait référence, si ce n'est à ce texto de Rachida Dati à un proche de Fillon récemment révélé par L'Express, dans lequel l'ex-ministre écrivait : "J'étais avec Fillon en Russie lorsqu'il a fait une conférence. Il s'est fait payer par les Russes."
Nouveaux SMS menaçants signés Rachida Dati (in @LEXPRESS) pic.twitter.com/BThsubtDhi
— Sylvain Chazot (@sychazot) 24 janvier 2017
Quant au fait de savoir s'il faut révéler la liste des clients de 2FConseil, Bruno Retailleau répète simplement que "Le moment venu, [François Fillon] verra. Ce moment, il n'est pas venu mais c'est à lui d'apporter cette réponse". "Ça peut gêner les clients, parce quette information appartient en même temps à ces clients-là", qui ne veulent pas forcément la voir sortir "dans la presse", fait-il encore valoir pour justifier que la transparence totale n'ait pas encore été faite sur cette activité de conseil du vainqueur de la primaire de la droite. Et de marteler que "les choses sont transparentes, elles ont été déclarées au fisc, déclarées à la haute autorité pour la transparence de la vie publique".
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