Et un homme politique qui critique les choix éditoriaux des journaux, un de plus. Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, n'a pas aimé l'interview que Le Figaro a diffusé de Bachar el Assad. Il estime même, sur Twitter, que cette interview relève presque du "publi-reportage". Un exercice qui n'appartient justement pas au genre journalistique :
Était-il utile d'offrir une tribune, presqu'un publi reportage à celui qui utilise les armes chimiques contre son peuple? J'en doute
— Bruno Le Roux (@BrunoLeRoux) September 2, 2013
Bruno Le Roux se permet cette critique alors que l'intégralité de l'entretien n'est pas encore parue. L'interview, décrochée par le journaliste Georges Malbrunot, est par ailleurs une exclusivité du journal.
Le journaliste est en effet l'un des rares à se trouver dans la capitale syrienne. Il a livré au Figaro un reportage dans lequel il interroge également des membres de la population du pays.
Interpellé par un journaliste du Figaro sur cette prise de position, Bruno Le Roux persiste et signe :
@GTabard permettre à cet assassin mensonges avérés et menaces contre France et Français, rien de blessant mais pas convaincu par le "coup"!
— Bruno Le Roux (@BrunoLeRoux) September 2, 2013
Bruno Le Roux n'est pas totalement isolé dans ses critiques. Il trouve le soutien (indirect) d'un secrétaire national de l'UMP, David-Xavier Weiss. Et il est chargé au parti du dossier... des médias. David-Xavier Weiss accuse Le Figaro de manquer de "patriotisme" en interviewant Bachar el Assad :
Pas très patriote le @Le_Figaro qui donne une tribune a Bachar al assad qui menace de représailles terroristes la France
— David-Xavier Weiss (@dxweiss) September 2, 2013
Face à ces accusations, le Figaro a décidé de se justifier, ce mardi 3 septembre dans un édito titré : "Informer, tout simplement". Et le quotidien de s'interroger :
Devions-nous renoncer à lui ouvrir les colonnes du Figaro ? Parce que ses propos sont menaçants, et glaçants ses silences, fallait-il refuser de publier l’interview recueillie par notre envoyé spécial Georges Malbrunot ?
Réponse d'Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro, expliquant "le rôle - irremplaçable - d'un grand journal comme le Figaro" :
Non, évidemment non ! Donner la parole ne signifie pas approuver, ni cautionner. C’est apporter à nos lecteur, à l’opinion française et internationale, un élément essentiel à la compréhension du drame qui se noue.
@leLab_E1 précision : mon édito n'est une " réponse "à personne. Il a été écrit et publié avant la moindre critique . — Alexis Brézet (@abrezet) September 3, 2013
Ce qui n'a pas manqué d'entrainer une nouvelle réponse de Bruno Le Roux, via une série de tweets :
La liberté de la presse est totale. Chacun ses responsabilités et ses libertés. Et cette liberté c'est aussi de discuter un choix éditorial — Bruno Le Roux (@BrunoLeRoux) September 3, 2013
Moi j'use de la mienne pour confirmer mes doutes à offrir une tribune à ce tyran après l'usage d'armes chimiques contre sa population. — Bruno Le Roux (@BrunoLeRoux) September 3, 2013
Et ce qq soit la qualité du journaliste. ce "coup" mondial! d'autres médias avaient, peut être fait le choix eux de ne pas le rechercher! — Bruno Le Roux (@BrunoLeRoux) September 3, 2013
Edit 20h30: ajout deuxième tweet de Bruno Le Roux.
Edit 3 septembre, 7h : ajout de citations de l'édito du Figaro.
Edit 3/09, 8h20 : ajout du tweet de précision d'Alexis Brézet
Edit 3/09, 12h00 : ajout des tweets de Bruno Le Roux