BREF - Catholique revendiqué et historiquement proche de Philippe de Villiers, tenant d'une laïcité qui réclame des crèches de Noël dans les bâtiments publics, opposant tenace au mariage pour tous, filloniste jusqu'au bout du bout : tel est le Vendéen Bruno Retailleau. Un profil qui en fait un ami tout naturel de La Manif Pour Tous (sauf quand elle compare les enfants nés de fécondation in vitro à des légumes génétiquement modifiés) et de son émanation affiliée à Les Républicains, Sens commun. Mais le président du groupe LR au Sénat prend lui aussi quelques distances avec ce mouvement anti-mariage gay, anti-PMA et anti-avortement, après que le président de celui-ci a publiquement tendu la main à Marion Maréchal-Le Pen.
Celui qui a récemment abandonné son mandat de président de la région Pays-De-La-Loire pour conserver celui de sénateur l'annonce à Mediapart, mercredi 11 octobre : il ne participera finalement pas à la "journée de la France silencieuse", sorte d'université de rentrée de Sens commun, organisée dimanche 15 octobre à Asnières-sur-Seine. Tout comme Laurent Wauquiez et Daniel Fasquelle (tous deux candidats à la présidence de LR), qui ont également décommandé dans la journée.
Ceux qui "ne lâchent rien" commencent donc à être lâchés de toutes parts... Pour rappel, le patron de sens commun Christophe Billan explique, dans le numéro d'octobre de L'Incorrect (magazine créé notamment par des proches de la nièce de Marine Le Pen) qu'il ne "redoute pas en soi la plupart des thématiques du Front national : les notions de patrie, d'identité, d'État-nation, de contrôle des frontières". Il ajoute :
"Il ne faut s'interdire de parler avec personne et il faudra bien aller parler aux électeurs de droite qui ont quitté LR. Nous avons parlé avec Marion Maréchal-Le Pen et nous l'avons assumé. Le problème de Marion Maréchal-Le Pen reste le nom Le Pen et non la plupart de ses idées. […] Si Marion Maréchal-Le Pen vient demain avec ses idées, rejoindre une plateforme, cela ne me posera aucun problème.
"
Des propos qui ont indigné de nombreux cadres de LR, dont son secrétaire général Bernard Accoyer, qui rappelait dans un communiqué mardi "qu’il n’y a jamais eu et qu’il n’y aura jamais d’accord politique, programmatique ou d’autre nature avec l’extrême-droite ou leurs élus". Il ajoutait, comme une sérieuse mise en garde :
"Cette ligne rouge infranchissable s’applique strictement à tous les mouvements associés.
"
Mercredi sur RTL, Laurent Wauquiez en rajoutait une couche. Le probable futur boss de la droite prévenait :
"Si je suis élu [président de LR], notre ligne sera très claire : il n'y a aucune alliance avec des élus du Front national. Et tous ceux qui ne partagent pas cette ligne ne feront pas partie de mon équipe. [...] S'il y a le moindre passage à l'acte, ils n'auront plus leur place chez Les Républicains.
"
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