Nadine Morano est une responsable politique au talent fou. Réfléchissez un peu et répondez franchement : qui à part elle est capable de parler dans une même séquence du burkini, de la jungle de Calais, du tchador, des allocations familiales, du Bataclan et d'Éric Zemmour ?
Hein ?
Oui ?
Voilà : On est d'accord.
Invitée de BFMTV ce vendredi 2 septembre, celle qui ambitionne de se présenter à la primaire de la droite (et de dézinguer Nicolas Sarkozy ) Nadine Morano revient sur le cas de ce médecin d'Isère qui a refusé de soigner une femme au motif qu'elle était voilée . Figurez-vous que l'élue LR n'est pas spécialement choquée qu'en 2016, en France, un médecin refuse des soins à une femme parce qu'elle porte un voile. Enfin, tout dépend de ce que l'on entend par voile, d'ailleurs. Nadine Morano elle-même a un peu de mal à faire une distinction entre tous ces vêtements islamiques.
"- Jean-Jacques Bourdin : Dans l'Isère, un médecin a refusé de soigner une femme voilée. Doit-il être sanctionné ?
- Nadine Morano : Non, il ne doit pas être sanctionné. Si elle veut venir se faire soigner, elle n'a qu'à enlever son voile. [ce qu'elle a fait, rappelle un journaliste de Buzzfeed , NDLR]
- Jean-Jacques Bourdin : Mais je ne parle pas du voile intégral. Je parle d'un voile sur la tête. Il y a voile et voile.
- Nadine Morano : Ha bah d'accord. Si vous ne parlez pas d'un voile intégral, si vous parlez d'un voile simple, il n'est pas interdit par la loi.
"
Cela ne veut pas dire que Nadine Morano soit favorable au port du voile *simple*. Mais bon, c'est la loi... Pour elle, "les islamistes se servent de la fragilité de nos lois pour d'une part nous envahir parce que quand on voit ce qu'il se passe à Calais, c'est juste un scandale". On l'admet volontiers : on ne voit pas trop le rapport entre le voile, intégral ou non, et la "jungle" de Calais. Vous non plus ? Merci donc d'adresser votre requête directement à Nadine Morano (nadine.morano@europarl.europa.eu).
Mais attendez, ce n'est pas fini. Ce vendredi, Nadine Morano est en colère. Et, quand Nadine Morano est en colère, elle s'emporte. Elle dit :
"Je ne veux ni du burkini, ni du voile intégral, ni du tchador. On n'en peut plus de ne plus se sentir chez nous. On est envahi. Vous comprenez ça ?
"
Alors pour info, le burkini, c'est ça :
La burqa, c'est ça :
Et le tchador, c'est ça :
Ce dernier, qui recouvre les cheveux mais laisse le visage apparent, est autorisé en France.
Et Nadine Morano de formuler des propositions comme "la suspension des droits civiques et des droits sociaux pour toutes celles qui font preuve de récidive" en portant un voile intégral. "Je supprimerai les allocations familiales", précise-t-elle. "Et pour celles qui ne sont pas française, expulsion immédiate", ajoute la députée européenne avant de parler du terrorisme en France :
"C'est pour moi la publicité ambulante de l'islam radical. [...] C'est une incitation à l'islam radical qui prône le terrorisme. Je suis désolée de vous le dire mais il faut ouvrir les yeux. Monsieur Bourdin, vous vous rendez compte qu'on a eu 250 morts dans ce pays ou quoi ? Vous vous rendez compte qu'on a tué 87 personnes à Nice ? Vous vous rendez compte qu'on exécute dans une salle de spectacle, qu'on assassine sur des terrasses de café, en France ? Vous vous rendez compte qu'on égorge un curé, un prête dans son église, monsieur Bourdin. Et là il faudrait dire : 'j'y pense et puis j'oublie' ? Eh bien moi je n'y pense pas et puis j'oublie (sic).
"
Elle n'oublie rien mais elle n'est quand même pas très claire. "Moi je veux que la France se mette debout et qu'elle dise non à cette invasion islamiste que nous avons sur notre territoire. Et tous ceux qui causent depuis 30 ans et qui ne font rien, parce qu'ils ont jamais vécu dans les quartiers, mais moi j'y ai vécu et ce que dit Éric Zemmour, il a pas tort parce que lui aussi il y a vécu, et tout ce qu'on voit maintenant dans la dé…" dit-elle avant que l'interview se termine de manière trop brusque.
C'est dommage mais on retrouve Nadine Morano bientôt. A priori après le 9 septembre, date de dépôt des parrainages pour la primaire, elle aura beaucoup de temps libre. Maintenant on vous laisse, il nous faut une aspirine de toute urgence.