Ils sont les deux premiers parlementaires de gauche à réagir sur ce ton à la polémique naissante. La privatisation d’un centre aquatique pour femmes souhaitant nager en "burkini" - événement prévu le 10 septembre – avait choqué des élus FN et LR qui ont aussitôt sauter sur l’occasion pour dénoncer une nouvelle irruption de communautarisme . Le député PS des Bouches-du-Rhône, Patrick Mennucci et la sénatrice de Marseille, Samia Ghali, leur répondent ce jeudi 4 août.
Dans un tweet, le député socialiste dénonce ainsi "une polémique anti-musulman de plus" rappelant que "le bain habillé" n’est pas "contraire à la loi en France" et que "privatiser un lieu" est tout autant autorisé. Sous-entendu, il n’y a pas lieu de s’émouvoir d’un tel événement sauf à vouloir stigmatiser et/ou créer une nouvelle polémique.
Le bain habille est-il contraire a la loi en France? Non
— Patrick Mennucci (@patrickmennucci) 4 août 2016
Privatisez un lieu est autorisé.C'est donc une polémique anti musulman de plus.
Samia Ghali de son côté dénonce une "polémique inutile qui entretient les confusions sur les vrais enjeux de nos combats". Dans un tweet, elle écrit :
[#burkini] polémique inutile qui entretient les confusions sur les vrais enjeux de nos combats. L'intolérance ne doit pas changer de camps.
— Samia GHALI (@SamiaGhali) 4 août 2016
L’objet de la polémique est la privatisation du Speed water park, centre aquatique des Bouches-du-Rhône, qui rouvrira exceptionnellement le samedi 10 septembre. Ce jour-là, ce parc sera privatisé par l'association Smile 13 - qui nie toute idée de communautarisme - pour accueillir les femmes et les enfants (âgés de moins de dix ans s’il s’agit de garçons) désireux de se baigner "en burkini et jilbeb de bain". Le maire divers gauche des Pennes-Mirabeau a annoncé vouloir prendre un arrêté municipal "interdisant cette manifestation". Mais le caractère privé de l’événement pose problème juridiquement à la municipalité.
L’initiative a en tout cas provoqué la colère d’élus de droite et d’extrême droite. Le sénateur-maire FN de Marseille, Stéphane Ravier, y voit une avancée du "communautarisme islamique" tandis que la députée LR locale, Valérie Boyer, estime qu’"accepter cette soi-disant mode, c’est conforter le communautarisme dans notre pays". Jamais avare de réactions dès qu’émerge ce type de polémique, la candidate à la primaire de la droite Nadine Morano a surfé sur la mode des pétitions pour en lancer une visant à interdire cette journée.