"Cabri, l'Europe ! l'Europe !" : François Fillon revisite le général de Gaulle

Publié à 16h53, le 28 août 2013 , Modifié à 16h54, le 28 août 2013

"Cabri, l'Europe ! l'Europe !" : François Fillon revisite le général de Gaulle
Captures d'écran, montage Lab

ACTOR'S STUDIO - C'était le 14 décembre 1965, entre les deux tours de l'élection présidentielle. Le général de Gaulle, interrogé par Michel Droit, résume ses réserves européennes en une petite phrase passée à la postérité

Il faut prendre les choses comme elles sont, car on ne fait pas de politique autrement que sur les réalités. Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant "l'Europe !", "l'Europe !", "l'Europe !" mais cela n'aboutit à rien et cela ne signifie rien.

(...)

Vous en avez qui crient : "Mais l'Europe, l'Europe supranationale ! il n'y a qu'à mettre tout cela ensemble, il n'y a qu'à fondre tout cela ensemble, les Français avec les Allemands, les Italiens avec les Anglais", etc.

Oui, vous savez, c'est commode et quelquefois c'est assez séduisant, on va sur des chimères, on va sur des mythes. Mais il y a les réalités et les réalités ne se traitent pas comme cela. Les réalités se traitent à partir d'elles-mêmes.

Ce qui, en version courte et en vidéo, donne : 

Près de quarante-huit ans plus tard, ce mercredi 28 août, pour son discours de rentrée, prononcé à Rouez-en-Champagne, dans la Sarthe, François Fillon a tenté de faire revivre Charles de Gaulle, en convoquant, dans son propos relatif aux élections européennes, la formule de l'ancien président de la République.

Regardez, le tout est prononcé avec un petit sourire gourmand, qui dit tout de la satisfaction de Fillon à mettre ses pas dans ceux du fondateur du gaullisme : 

Dans un article d'analyse de décembre 2011, Le Figaroracontait la relation à l'Europe de celui qui était alors locataire de Matignon, et qui, à plusieurs reprises au cours de l'année écoulée, avait défendu le renforcement de l'Europe politique. 

Et analysait : 

Finalement, Fillon illustre l'aplanissement des contradictions de la droite sur l'Europe, sujet autrefois brûlant.

En convoquant le "cabri" gaulliste, François Fillon rouvre manifestement le débat - ou, tout du moins, envoie un message aux orphelins du gaullisme

Du rab sur le Lab

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