Averti dès "le début janvier" de l'intention du procureur de Paris, François Molins, d'ouvrir une information judiciaire contre lui, Jérôme Cahuzac a demandé à l'Elysée et à Matignon d'intercéder en sa faveur auprès de la Justice, pour faire en sorte que lui soit accordé "un petit délai de grâce", assure Le Nouvel Observateur, dans son édition publiée ce jeudi 28 mars.
L'hebdomadaire est formel, et relate ainsi l'information, donnée sans source ni citation directe, mais à l'affirmatif :
Le ministre du Budget est allé voir le secrétaire général de l'Elysée, Pierre-René Lemas, et le directeur de cabinet de Matignon, Christophe Chantepy, pour qu'ils interviennent en ce sens auprès du parquet de Paris.
Dans le système judiciaire français, le parquet, placé sous l'autorité directe de la Garde des sceaux.
D'après la scène racontée par Le Nouvel Observateur, Jérôme Cahuzac a donc clairement demandé que des ordres, ou des consignes, soient directement formulés de l'exécutif vers le procureur de Paris.
Le journaliste du Nouvel Observateur, François Bazin, assure que la réponse a été formelle :
Les deux hommes n'ont pas levé le petit doigt.
Trop dangereux !
Hollande leur a donné des ordres formels.
Pas d'intervention dans les affaires judiciaires, surtout lorsqu'elles concernent un membre du gouvernement.
Et Le Nouvel Observateur d'assurer que toute pression aurait forcément été connue :
Edwy Plenel veille.
Comment imaginer qu'on puisse solliciter François Molins sans qu'il en soit immédiatement informé ?