COME BACK - Jérôme Cahuzac pourrait remercier Nicolas Sarkozy. Grâce à la réforme constitutionnelle de 2008, le ministre démissionnaire du Budget va retrouver automatiquement son siège de député dans un mois, s’il le décide. Un droit déjà utilisé lors des derniers remaniements par de nombreux ministres avant lui, comme Eric Woerth ou Jean-Louis Borloo.
S'il renonce à redevenir député, alors une élection partielle sera organisée dans sa circonscription.
Jérôme Cahuzac comme Eric Woerth ?
En juin dernier, celui qui s’occupait des questions budgétaires dans l’équipe de campagne de François Hollande est largement réélu député de la troisième circonscription du Lot-et-Garonne avec plus de 61% des voix au second tour.
Nommé au gouvernement, Jérôme Cahuzac est alors remplacé à l’Assemblée nationale par son suppléant, Jean-Claude Gouget. Mais grâce à la réforme constitutionnelle de 2008 , Jérôme Cahuzac peut, s’il le souhaite, retrouver automatiquement les rangs socialistes du Palais Bourbon après avoir dû démissionner du gouvernement . Dans le cas inverse, une élection partielle serait alors organisée.
Contacté par le Lab, l’entourage de Jean-Claude Gouget assure qu’aucune décision n’a encore été prise quant à un éventuel retour de l’ancien président de la commission des finances dans le jeu parlementaire. Celui de Jérôme Cahuzac n’a quant à lui pas encore répondu à nos sollicitations.
Jérôme Cahuzac et Jean Glavany à l'Assemblée nationale en février 2013. (Reuters)
Pourtant, les proches de l’ancien ministre plaident déjà pour un tel scénario. C’est le cas de Jean Glavany, dans le Figaro de ce jeudi 21 mars :
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Des ministres qui ont démissionné, à droite comme à gauche, il y en a eu des flopées. Jérôme n'a pas eu le choix. Cela n'est pas plus mal, car il va pouvoir se défendre. Mais c'est un coup dur.
Il est un parlementaire dans l'âme. Cela lui donnera un statut, dans un environnement favorable.
"S’il revenait aux affaires législatives, Jérôme Cahuzac serait le premier ministre socialiste à profiter de cette nouveauté constitutionnelle. A droite, lors de l’important remaniement effectué par François Fillon et Nicolas Sarkozy en décembre 2010, neuf ministres avaient alors retrouvé le groupe UMP à l’Assemblée nationale .
Au cœur d’une polémique initiée par Mediapart, comme Jérôme Cahuzac, Eric Woerth avait pu redevenir député de l’Oise. Tout comme Jean-Louis Borloo, Christian Estrosi ou Hervé Morin .
George Tron, qui avait également dû quitter précipitamment le gouvernement suite à une affaire judiciaire , avait aussi retrouvé son mandat de député, bénéficiant dans un premier temps de son immunité parlementaire . Une immunité finalement levée par le Bureau de l’Assemblée afin de permettre à la Justice de mener son enquête.
Qu’en sera-t-il pour Jérôme Cahuzac ?