C’est à la mode. Pour faire moderne, les hommes et femmes politiques issus de la haute fonction publique démissionnent pour donner l’exemple. A droite, Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire se sont ainsi défroqués. A gauche, l’énarque Emmanuel Macron s’apprête à faire de même.
Invité de Mediapart live , émission web du site d’information, mercredi 2 novembre, le fondateur de "En Marche !", inspecteur des finances dans le civil, a annoncé qu’il quitterait la fonction publique à la fin du mois de novembre. "Par souci de cohérence et d’exemplarité", insiste-t-il. Il explique ainsi :
"Je suis favorable (...) à une réforme pour la haute fonction publique, en particulier le corps auquel j'appartiens qui n'est pas un corps juridictionnel et ne justifie pas d'avoir des protections tout au long de la vie et un droit au retour permanent.
"
Et d’ajouter, tirant les conséquences de son immersion définitive dans le grand bain politique et de sa volonté de se présenter à la présidentielle de 2017 en montrant un nouveau signal en ce sens :
"Et donc je serai amené à démissionner de la fonction publique.
"
"Je prendrai mes responsabilités en fin de mois car je mène une aventure qui nécessite une exemplarité au carré", a poursuivi l’ancien ministre de l’Economie de François Hollande et Manuel Valls, qui n'est pas encore candidat à l'élection présidentielle de 2017 mais a lancé depuis avril son propre parti.
Emmanuel Macron a par ailleurs précisé que sa démission lui coûterait "50.000 euros, ou un peu plus", car il n'est "pas au bout" des 10 ans dus par chaque élève sortant de l'Ecole nationale de l'administration (ENA) au service de l'Etat ou des pouvoirs publics. "J'ai gagné de l'argent en banque d'affaires", mais "je ne suis pas millionnaire", a souligné le marcheur en chef. Et de conclure :
"Ça me coûtera de le faire mais je le ferai.
"
[BONUS TRACK] Pour le récépissé, contre le droit de vote des étrangers
Alors que son programme se fait toujours attendre, Emmanuel Macron a donné quelques précisions sur ses propositions politiques face aux journalistes de Mediapart. S’il a expliqué ne pas être favorable au droit de vote des étrangers aux élections locales, l’ancien conseiller élyséen de François Hollande, qui dispute à Manuel Valls le créneau réformiste/centriste à gauche, s’oppose au Premier ministre sur un nouveau point : les récépissés de contrôles d’identité pour lutter contre les contrôles au faciès. Une proposition revendiquée par l’aile gauche du PS et le MJS, soutenue par François Hollande en 2012 mais rejetée par Manuel Valls ministre de l’Intérieur puis Premier ministre.