C'est un des dossiers chauds de François Hollande. Faire ratifier le traité européen, sans risquer la rupture de son camp. Au PS, les voix divergent sur ce texte qui prône la discipline budgétaire. Si une majorité du Parti socialiste semble prête à signer, l'aile gauche reste à convaincre. Et ses alliés, EELV et Front de gauche, hésitent, voire, sont hostiles à une ratification.
>> Le traité de la discorde
Ce texte européen prône la rigueur budgétaire. Conçu essentiellement par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, il a été approuvé le 30 janvier par tous les pays de l'Union européenne, Grande-Bretagne et République tchèque mises à part. Il met en place dans les textes la discipline budgétaire et un contrôle drastique des finances publiques, via l'inscription dans la loi de la fameuse "règle d'or" budgétaire.
>> Qui traîne des pieds ?
Chez les socialistes, ce traité ne fait pas l'unanimité. L'aile gauche du parti ne souhaite pas approuver ce texte. Parmi les amis de Benoît Hamon, on menace de ne pas voter pour ce traité. "On en discutera (entre nous), mais s'il reste sous-tendu par les mêmes logiques, qui nous amèneraient à avoir une politique d'austérité, je pense que l'on ne peut pas le voter", lance la députée du Doubs Barbara Romagnan, au Figaro.
Certaines voix se sont déjà explicitement prononcées contre la ratification du traité. Marie-Noëlle Lienemann avait déclaré : "Je ne me sens pas le moral de ratifier le traité européen".
Mais rompre la discipline de vote du groupe parlementaire n'est pas chose aisée. Pour Christophe Caresche, député de Paris : "je ne vois pas l'aile gauche du parti voter contre le traité. Au pire, ils s'abstiendront."
>> Et les alliés du PS ?
Si le PS est divisé, ses alliés sont aussi encore à convaincre. Le Front de gauche exige un référendum sur la question et les écologistes hésitent encore. Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon est hostile au traité budgétaire. "Nous pensons qu'il faut organiser un référendum car ce texte porte atteinte à la souveraineté de la France", indique au Figaro André Chassaigne, président du groupe GRD (Gauche démocratique et républicaine). Les Verts, eux, s'abritent encore dans une position d'attente.
>> Que fait l'Elysée ?
Pour le moment, le chef de l'Etat attend la décision du Conseil constitutionnel. François Hollande a saisi les Sages afin de savoir si le Conseil constitutionnel juge que le traité "comporte une clause contraire à la Constitution",auquel cas il faudrait modifier la Constitution pour approuver ce texte.
François Hollande reste prudent sur ce dossier. Il a encore en mémoire les fractures socialistes de 2005, suite au référendum sur le traité constitutionnel européen. Période difficile qu'il avait dû gérer en temps que leader du Parti socialiste.