Le compte n'y est pas. Pour la ministre écologiste du Logement Cécile Duflot, les actes de François Hollande en matière d'écologie sont en dessous de ses promesses. C'est ce qu'elle laisse entendre dans le Journal du dimanche.
Et pourtant, tout avait bien commencé en septembre 2012 quand François Hollande a prononcé son discours lors de la conférence environnementale. Un moment "historique et infiniment émouvant à entendre pour une écologiste", avait-elle jugéà l'époque.
Mais dans l'hebdomadaire, elle reconnait qu'un an après il y a des raisons de ne pas être totalement satisfaite :
Je vois bien ceux qui peuvent sourire sarcastiquement un an après. Peu de ce qui a été dit s'est incarné dans les faits.
Depuis, François Hollande a donné quelques gages aux écolos. Dans son interview du 14-Juillet, il a parlé de la "transition énergétique" comme d'un facteur de développement économique. Une raison d'espérer.
La ministre n'hésite cependant pas à évoquer la désillusion qui la frappe, parfois :
Je suis venue au gouvernement sur des questions de changement de modèle de développement. Il y a des moments où je me suis dit : "Tu y as un peu cru toute seule, ma grande."
Au JDD, la ministre du Logement confie qu'elle a envisagé de quitter le gouvernement après l'éviction de Delphine Batho début juillet. "Il y a des moments où je me suis dit que j'étais sur un fil", explique l'ancienne secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts qui avait déjà admis au Monde s'être posée cette question. "Jusqu'alors, la question de notre présence au gouvernement ne se posait pas, mais je suis obligée de reconnaître que je me la suis posée hier", déclarait Cécile Duflot, au lendemain du limogeage de la ministre de l'Ecologie.
Ce jour, elle envoie alors un texto au président François Hollande et au Premier ministre Jean-Marc Ayrault leur disant: "ne faites pas ça."
BONUS-TRACK : Cécile Duflot raille les lectures estivales de ses collègues.
Toujours dans le JDD, Cécile Duflot se moque doucement de ses collègues ministres. Bernard Cazeneuve a promis de "relire" Montesquieu, Tocqueville et Montaigne, alors que Thierry Repentin a lui fait savoir qu'il se pencherait sur Habermas. La réaction de la ministre du Logement ? Un sourire, puis :
Pour moi, ce sera l'intégrale d'Arsène Lupin !