Ces lignes de Victor Hugo qui ont inspiré Ségolène Royal

Publié à 23h54, le 17 juin 2012 , Modifié à 00h32, le 18 juin 2012

Ces lignes de Victor Hugo qui ont inspiré Ségolène Royal
Ségolène Royal le 17 juin 2012 (France 2 - capture d'écran)

POETE - Quelques minutes avant les résultats officiels, Ségolène Royal a exprimé sa rancoeur vis-à-vis du dissident Olivier Falorni, et a déclamé du Victor Hugo:

"Toujours la trahison trahit le traitre, jamais une mauvaise action ne vous lâche sans rémission pour les coupables, et le jour vient où les traitres sont odieux même à ceux qui profitent de la trahison."

Mais d'où sortent ces lignes?Le Lab est allé fouiller dans la prose de Victor Hugo. L'extrait est tiré de "Ce que c'est que l'exil"(1852), un recueil de ses discours politiques et de ses interventions publiques.

  1. "Toujours l'assassin se coupe à son couteau"

    Sur poesies.net

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    Toujours la trahison trahit le traitre, jamais une mauvaise action ne vous lâche sans rémission pour les coupables, et le jour vient où les traitres sont odieux même à ceux qui profitent de la trahison.

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    Voici la prose de Victor Hugo déclamée par Ségolène Royal le soir de sa défaite. Sa cible: le "traitre" socialiste Olivier Falorni, qui n'a pas voulu se désister face à elle. Mais d'où ces mots?

    Victor Hugo a voulu rassembler ses "oeuvres oratoires" dans différents volumes, dont "Acte et Parole II". Les lignes citées par la candidate déchue font partie du recueil "Ce que c'est que l'exil" (1852).

    Pour Victor Hugo, il n'y a de victoire que "dans le droit" et les "tyrans" ont la vue courte en pensant gagner durablement grâce à la "violence". Une réflexion que Ségolène Royal associe à Olivier Falorni:

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    Qu'y a-t-il donc hors du droit?

    La violence.

    Il n'y a qu'une nécessité, la vérité; c'est pourquoi il n'y a qu'une force, le droit. Le succès en dehors de la vérité et du droit est une apparence.

    La courte vue des tyrans s'y trompe; un guet-apens réussi leur fait l'effet d'une victoire, mais cette victoire est pleine de cendre; le criminel croit que son crime est son complice; erreur; son crime est son punisseur;toujours l'assassin se coupe à son couteau; toujours la trahison trahit le traître; les délinquants, sans qu'ils s'en doutent, sont tenus au collet par leur forfait, spectre invisible; jamais une mauvaise action ne vous lâche; et fatalement, par un itinéraire inexorable, aboutissant aux cloaques de sang pour la gloire et aux abîmes de boue pour la honte, sans rémission pour les coupables, les Dix-huit Brumaire conduisent les grands à Waterloo et les Deux-Décembre traînent les petits à Sedan. 

    Quand ils dépouillent et découronnent le droit, les hommes de violence et les traîtres d'état ne savent ce qu'ils font.

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    >> Quand Victor Hugo a-t-il prononcé ces phrases et pourquoi? Aidez-nous à retrouver le contexte de "Ce que c'est que l'exil".

Du rab sur le Lab

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