COME BACK - Pour les socialistes, il est celui qui a accepté de participer au gouvernement d'ouverture de Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2008. Mais Jean-Pierre Jouyet est avant tout un très proche de François Hollande.
Après avoir été pressenti secrétaire général de l'Elysée, il s'apprête à prendre la direction de la très importante Caisse des dépôts et des consignations (CDC) sur volonté élyséenne.
"Je n'ai aucune doute sur sa capacité à retourner sa veste", glisse au Parisien ce 10 juillet le député de Paris Pascal Cherki. A gauche, beaucoup ont les mots aussi durs.
"Il y a une ligne indélébile sur son CV"
Sur Le Parisien
Je n'ai aucun doute sur la capacité de Jouyet à retourner sa veste: il a été le bras armé de Nicolas Sarkozy, il sera, demain, le bras armé de François Hollande.
Mais que voulez-vous ... Jouyet est un ami.
C'est le député de Paris, Pascal Cherki, qui résume en deux phrases dans Le Parisien [article payant] de ce 10 juillet le sentiment de beaucoup de socialistes à l'égard de Jean-Pierre Jouyet.
L'ancien président de l'Autorité des marchés financiers (AMF) est auditionné ce mardi à l'Assemblée puis au Sénat pour prendre la tête de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), un poste très influent dont dépendent beaucoup de financements de projets.
Jusque-là, aucun problème. Sauf que Jean-Pierre Jouyet fait partie de ces ministres d'ouverture sous Nicolas Sarkozy. Entre mai 2007 et novembre 2008, il est secrétaire d'Etat aux Affaires européennes. Et ça, certains socialistes ne l'acceptent pas du tout, à l'image du député Daniel Goldberg:
Comment quelqu'un qui a siégé sur les bancs du gouvernement de Nicolas Sarkozy peut-il bénéficier aujourd'hui d'une nomination aussi prestigieuse ?
Le Parisien en cite d'autres qui préfèrent rester anonymes comme ce sénateur:
Il y a une ligne indélébile sur son CV.
D'autres enfin se resignent devant l'évidence: Jean-Pierre Jouyet est très proche de François Hollande. Ils ont partagé les bancs de l'ENA en 1980 dans la promotion Voltaire.
Avant la Caisse des dépôts, Jean-Pierre Jouyet a surtout failli être nommé secrétaire général de l'Elysée. Mais le 15 mai, il gaffe et annonce la nomination de Jean-Marc Ayrault comme Premier ministre avant tout le monde. La bourde lui aurait valu le poste.