Christiane Taubira accuse Le Figaro d'avoir "rompu avec l'information" et le qualifie "d'organe de propagande"

Publié à 08h51, le 05 décembre 2013 , Modifié à 09h40, le 05 décembre 2013

Christiane Taubira accuse Le Figaro d'avoir "rompu avec l'information" et le qualifie "d'organe de propagande"
Capture d'écran LCI

Ce 5 décembre, Le Figaro affiche en appel de une Christiane Taubira, au micro à l'Assemblée nationale, avec pour titre: "Cannabis: Taubira étudie un allégement des sanctions". Guillaume Durand a lu Le Figaro. Ce jeudi sur Radio Classique et LCI, il demande à la Garde des sceaux si elle veut dépénaliser la consommation de cannabis.

Pas contente, Christiane Taubira assure qu'elle n'envisage rien en la matière et estime que le quotidien fait un "amalgame" avec les propositions du rapport Nadal. Ce dernier a planché sur la modernisation de la justice et notamment sur l'idée de faire passer certaines infractions de la case "délit"à la case "contravention" dans le code pénal, en se focalisant sur les délits routiers.

Au passage, Christiane Taubira ne se prive pas non plus d'attaquer le quotidien :

J'ai vu qu'un journal - j'avais presque envie de dire qu'il a des hallucinations [sic] - me fait le procès de vouloir dépénaliser le cannabis. Avec un amalgame incroyable avec la commission Nadal qui fait des propositions sur la contraventionnalisation d'un certain nombre d'actes. Parce que la commission Nadal a réfléchi sur l'action du Parquet.

Mais bon, je ne veux pas commenter un journal qui a rompu avec l'information. Et qui se veut organe de propagande.

Sur le principe même de dépénalisation, Christiane Taubira se lance dans une explication plutôt confuse, assurant tour à tour avoir une "position très claire", puis ne pas avoir de position sur la question du cannabis :

J'ai une position très claire qui est liée à mon tropisme territorial. Je viens de Guyane, j'ai déjà expliqué que la Guyane est sur la route des cartels, j'ai vu les dégâts de la drogue. J'ai beaucoup lu : est-ce qu'on passe de la drogue douce à la drogue dure ? [...]

J'ai bien vu comment les médecins, les chercheurs, étaient divisés sur ces questions là. Donc franchement, je n'ai pas de position. Je pense que la responsabilité de la société c'est de protéger. De protéger la jeunesse.

Elle explique également qu'en tant que Garde des Sceaux, elle n'a pas à "réfléchir" sur la question d'une éventuelle dépénalisation :

Non, je ne réfléchis pas parce que ça n'est pas mon rayon. C'est pour ça que c'est complètement ridicule de me faire un procès.

En revanche, et elle tient à le souligner, la ministre regrette que le débat sur ce "sujet de société" soit impossible :

Ce que je dis par contre c'est que je ne comprends pas que dans un pays de débats comme la France, dont la culture même est d'aller au fond des choses (...) on refuse de débattre d'un sujet de scoiété.

C'est ça que je ne comprends pas, je trouve qu'il y a là une irresponsabilité et j'ose le dire, une lâcheté collective à ne pas vouloir s'emparer de ce sujet.

Personnellement, mon avis n'a pas d'importance.

Dans son article, Le Figaro cite Christiane Taubira, qui estime que "la prudence de certains sur ce dossier confine à la lâcheté". Le quotidien cite ensuite "une source proche du dossier" affirmant qu'une proposition de loi sur le cannabis pourrait, à terme, voir le jour :

Si le sujet monte durant les travaux du mois de janvier sur la modernisation de la justice, il y a de grandes chances d'avoir dans leur sillage une proposition de loi d'origine parlementaire.

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